Commissions d'élevage Pourquoi ? Comment ?

 Le jugement désigne, en philosophie, une opération de connaissance, et non l'acte judiciaire de juger. Le terme de jugement désigne tantôt (du point de vue psychologique) l'acte psychique par lequel nous affirmons, nions, etc., un contenu propositionnel, tantôt (du point de vue logique) ce contenu propositionnel lui-même.

Au XXI^e siècle, c'est la première définition qui tend à s'imposer dans le langage courant.

Le jugement se contente de mettre en valeur, dans le sujet, la présence d'un prédicat que l'on connaissait déjà. Il est alors qualifié « d'analytique », puisque c'est par une rapide analyse du sujet que j'en "extrais" le prédicat qui m'intéresse. Ainsi, formuler que "les chiens ont quatre pattes" ne vient rien ajouter à ce qu'implique l'idée de chien  en général. Un tel jugement peut être construit sans apport d'une expérience nouvelle, et c'est pourquoi Kant le qualifie d'a priori;

Le jugement peut au contraire apporter au sujet un prédicat nouveau, dont le repérage suppose l'intervention d'une expérience. C'est en opérant la synthèse de plusieurs données sensibles que je constate la coexistence du sujet et de son prédicat : pour affirmer que "ce chien est un ariégeois", il est bien nécessaire que j'aie une expérience visuelle de tel chien particulier, et de sa couleur. On qualifie en conséquence le jugement de « synthétique », ou, en vocabulaire kantien, d'a posteriori.

Les différents qualificatifs

EXC. : Excellent (carton rouge) Le qualificatif est attribué à un chien se rapprochant de très près du standard de sa race... présenté en parfaite condition, le chien réalise un ensemble harmonieux et équilibré. Il a de la "classe" et une allure brillante.
La supériorité de ses qualités domine ses petites imperfections et il possède les caractéristiques de son sexe.

T.B : Très bon (carton bleu) Le chien est parfaitement typé, équilibré dans ses proportions, en bonne condition physique.
Quelques défauts "véniels" mais non morphologiques, sont tolérés. Le qualificatif ne peut récompenser qu'un chien de qualité !

B: Bon (carton vert) Ce qualificatif est attribué à un chien possédant les caractéristiques de sa race mais accusant des défauts, à condition qu'ils ne soient pas rédhibitoires !

A.B : Assez bon (carton jaune) Le chien est "typé" mais sans qualités notoires et, ou, pas en bonne condition physique.

 Les expositions canines débouchent sur l'attribution de récompenses et de titres connus dans le monde cynophile sous forme de règles.

CACS :le CACS est le Certificat d'Aptitudes de Conformité au Standard
Le CACS est remis au meilleur mâle et à la meilleure femelle après la confrontation des deux premiers "EXAMENS" des Classes Ouvertes et Travail.

RCACS : Réserve du Certificat d'Aptitude de conformité au standard.
Il est remis au chien et à la chienne classés deuxième derrière le titulaire du CACS.

CACIB : Certificat d'Aptitude au Championnat International de Beauté.
Le certificat est remis après confrontation des premiers EXCELLENT Classe Champion de Beauté avec des chiens ayant obtenu le CACS et le RCACS.

RCACIB : Réserve du Certificat d'Aptitude au Championnat international de Beauté
Il est remis au chien et à la chienne classés deuxième derrière le titulaire de CACB.

CHCS : Champion de France de Conformité au Standard
Que faut-il pour obtenir ce certificat ?
Pour ce certificat il faut que le chien ait obtenu plusieurs CACS  délivrés par des juges différents.
Leur nombre est variable selon les clubs, les chiens de race soumis au travail doivent avoir obtenu en plus des CACS, une récompense minimum en travail.

CHIB : Champion International de Beauté.
Pour ce certificat il faut que le chien ait obtenu plusieurs CACIB (Certificat d'Aptitude au Championnat International de Beauté) dans des pays différents et avec des juges différents.
L'un des CACIB doit avoir été obtenu dans le pays d'origine du propriétaire ou dans le pays d'origine de la race.
Les chiens de race soumis au travail doivent avoir obtenu, en plus des CACIB, une récompense minimum en travail.

Les différents  intervenants : le club, les commissions d’élevage, les juges

Le club a pour principale mission la gestion de la race, en assurant sa promotion, son développement dans l’espace et dans le temps.

La commission d’élevage à pour but d’être le lien entre les différents propriétaires de chiens de la même race : propriétaires «utilisateur » dont la vocation est d’utiliser un ou plusieurs sujets de la même race a un moment donné, les propriétaires éleveurs utilisateurs qui ont pour but d’avoir des sujets et les faire reproduire en espérant  avoir une descendance prometteuse, et enfin des sélectionneurs éleveurs utilisateurs qui sont des passionnés et qui vont sur plusieurs générations essayer de faire des chiens qui soient le plus prés possible du standard de la race .sachant qu’il faut  a peu près une dizaine de générations pour créer une lignée cela veut dire avec une génération tous les deux ans en moyenne 20 ans d’élevage. !!!!

Les principales missions des commissions d’élevage :

- SITUATION ACTUELLE DU CHEPTEL

II s'agit de faire un état des lieux purement descriptif sur :

- Points forts et Points faibles : au niveau de la morphologie, au niveau du caractère et de l'aptitude au travail, au niveau des maladies génétiques (cas isolés - atteinte importante).

- Actions déjà engagées : au niveau de la morphologie, au niveau du caractère et de l'aptitude au travail, au niveau des maladies génétiques,

- Commentaires éventuels sur l'appréciation d'une affection- Races soumises au travail : 1 seule population ou 2 sous populations (travail et morphologie) subies ou voulues.

- Grille de sélection.

- Eventuellement autre point particulier relatif au cheptel ou à la race.

- ACTIONS PRIORITAIRES QU'IL FAUDRAIT ENGAGER

II s'agit de faire un état des lieux sur ce qui n'est pas fait mais qui mériterait de l'être :

- Au niveau de la morphologie,- Au niveau du caractère et de l'aptitude au travail,- Au niveau des maladies génétiques.

- MOYENS MIS OU À METTRE EN ŒUVRE

Pour chaque type d'action, le bilan des moyens mis en œuvre permet une étude critique de ce qui est fait et de ce qui devrait être fait :

- Au niveau de la morphologie,- Au niveau du caractère et de l'aptitude au travail,- Au niveau des maladies génétiques.

Le bilan portera notamment sur :- Suivi des jugements qui concrétisent les orientations décidées (directives données aux juges, séminaires de juges, homogénéité dans les jugements,

- Etude de la reproduction des étalons (incitation à présenter des groupes de reproduction dans les expositions),

- Indices d'élevage pour orienter les éleveurs dans le choix des reproducteurs,

- Tableau résumant les objectifs avec des échéances,

- Publication de la politique d'élevage dans la revue du club.

Les juges

Leur mission est de d’identifier la qualité des différents sujets qui leurs sont présentés, en appliquant, les consignes transmises par le club de race  et qui découlent du travail des commissions d’élevage. Celles-ci doivent être concrètes qualifiables et quantifiables afin de permettre aux juges d’établir un jugement et un classement, en fonction de critères bien définis (cela à pour but d’éviter qu’un juge focalise sur un point non important, ou juge selon sa manière). Le travail d’un juge est d’appliquer la volonté d’un club par rapport à la race et son évolution

Que juge t’on chez un chien ?

Tous les standards de chien de race sont écrits avec une nomenclature officielle.

La première partie est la tête, avec l’étude des différentes zones :

Exemple de l’ariégeois

REGION CRANIENNE :
Crâne : vu de face, légèrement bombé, pas trop large ; la protubérance occipitale est peu marquée.
Vu de dessus, l'arrière du crâne est d'une forme ogivale peu prononcée.
Le front est plein. Arcades sourcilières peu marquées.
Stop : peu accentué.

REGION FACIALE :
truffe : noire, développée ; narines bien ouvertes.
Lèvres : tendues, plutôt minces. La lèvre supérieure doit juste recouvrir la mâchoire inférieure mais ne pas
donner un profil pointu au museau.
Chanfrein : droit ou légèrement busqué, de longueur égale à celle du crâne.
Mâchoires : Articulé en ciseaux. Incisives implantées bien d'équerre par rapport aux mâchoires.
Joues : sèches.
Yeux : bien ouverts, bruns ; paupière sans laxité. Regard éveillé.
Oreilles : fines, souples, papillotées, doivent pouvoir atteindre la naissance de la truffe sans en dépasser
l'extrémité. L'oreille est étroite à l'attache qui est située juste en dessous de la ligne de l'œil.

COU : Léger, plutôt mince, long, légèrement arqué.

Cette région du corps est la plus importante chez le chien car elle définit le type, l’espèce et l’expression de la race. C’est dans la tête qu’au premier regard on identifie la race.

Pourquoi ? Parce que personne ne peut modifier la tête d’un chien elle est l’expression phénotypique du génotype du chien. Les pollutions y sont souvent visibles.

Il faut être très vigilant sur les races à faible effectif à maintenir le type et l’espèce dans la tête.

Crâne : vu de face, légèrement bombé, pas trop large ; la protubérance occipitale est peu marquée

Le front est plein. Arcades sourcilières peu marquées. Stop : peu accentué

Vu de dessus, l'arrière du crâne est d'une forme ogivale peu prononcée.

Vu de profil ligne crâne chanfrein sensiblement parallèle

Joues : sèches, absence de rides et de fanon

Yeux : bien ouverts, bruns ; paupière sans laxité. Regard éveillé.

COU : Léger, plutôt mince, long, légèrement arqué

Lèvres : tendues, plutôt minces. La lèvre supérieure doit juste recouvrir la mâchoire inférieure mais ne pas donner un profil pointu au museau.

Oreilles : fines, souples, papillotées, doivent pouvoir atteindre la naissance de la truffe sans en dépasser l'extrémité. L'oreille est étroite à l'attache qui est située juste en dessous de la ligne de l'œil.

Le corps :

CORPS : dos : bien musclé et soutenu.
Rein : bien soudé, légèrement voussé.
Croupe : assez horizontale.
Poitrine : longue, de moyenne largeur, elle descend au niveau du coude.
Côtes : longues, modérément arrondies.
Flanc : plat et légèrement relevé.
Fouet : bien attaché, fin à son extrémité, atteignant la pointe du jarret. Porté gaiement en lame de sabre.

MEMBRES : MEMBRES ANTERIEURS :
vue d'ensemble : avant-main solide.
Épaule : moyennement oblique, musclée sans lourdeur.
Coude : au corps.
Pieds : d'un ovale allongé, dit "Pied de Lièvre" ; doigts secs et serrés. Coussinets et ongles noirs.

MEMBRES POSTERIEURS :
vue d'ensemble : arrière-main bien proportionné.
Cuisse : assez longue et musclée sans excès.
Jarret : bien dirigé dans l'axe du corps, bien descendu. Pas d'ergot.

COU : Léger, plutôt mince, long, légèrement arqué

Épaule : moyennement oblique, musclée sans lourdeur.

Coude : au corps

Flanc : plat et légèrement relevé

Cuisse : assez longue et musclée sans excès.

Flanc : plat et légèrement relevé

Jarret : bien dirigé dans l'axe du corps, bien descendu. Pas d'ergot

Le corps du chien est également une zone importante à prendre en considération des éléments comme l’angulation des épaules et des cuisses, la musculature du chien sont des critères qui permettent la aussi d’identifier des pollutions génétiques.

Cependant les programmes d’élevage moderne (vermifications, respect de l’équilibre phospho calcique, qualité des produits d’alimentation) font que sauf problème physiologique important ou en cas de pathologie, les chiens aujourd’hui ont de bonnes constructions. N’oublions pas qu’il n’y pas si longtemps de ça les chiots ne naissaient pas sous ampoule infra rouge, n’étaient pas vermifugés à 20  jours, et n’étaient pas sevrés au 32/16 mais nourris avec les reste ménagers  ou avec le lait de vache souvent inconsommable par l’homme !!!!

Je ne parlerai pas de dopage, mais je dirai que certaines anomalies ou défaut peuvent être masqués par les méthodes  d’élevage moderne.

Les allures et la présentation :

LES ALLURES:

ALLURES : Souples et faciles.
Peau \ Fine, souple, pas collée au corps mais ne permettant pas la présence de fanon, plis ou rides.
Muqueuses (zones glabres) noires.
ROBE:
POIL : court, fin et serré.
COULEUR : blanche à taches noir franc au contour bien délimité ; parfois mouchetée.
Présence de feu assez pâle aux joues et "quatroeillant" les yeux.

La couleur du chien est un facteur génétique du chien. Il est déterminé par la présence d’acides aminés (l’eu mélanine et la phaeumélanine) en fonction des races.

Par contre un mauvais état sanitaire (carence, parasite) peut être à l’origine d’un poil terne et donne au chien une triste mine. Mais cela n’a rien à voir avec son génotype.

De, même nous savons également, que l’un de trait caractéristique de nos races est l’émotivité. En effet des chiens parfois collants avec leur propriétaire se retrouvent terrorisés  sur un ring la première fois. De nombreux éleveurs avertis mettent leur chiens en condition en les mettant régulièrement au contact de bruits (radio, ville, entraînement à la laisse, habitude des expos).nous sommes la dans la notion d’éducation et pas forcement sur un problème génétique et c’est donc un paramètre modifiable par l’intervention humaine.

Conclusion : nous voyons avec les différents éléments présentés ci-dessus la complexité d’un jugement en fonction d’une race  (chaque race doit être juge en fonction de critères bien précis) .on ne juge pas une race avec 200 naissances par an avec une très grande variabilité génétique, comme une race qui totalise 3 ou 4000 naissances par an et qui est génétiquement très fixée.

Toutes les races du club du bleu sont des races avec de grandes variabilités génétiques. Le type, l’espèce et l’expression sont des critères fondamentaux pour nos races.

Le travail des commissions, du club et la formation des juges  à l’évolution de nos races est très important. Nul n’a la science infuse, et les jugements (et surtout leur homogénéité) ne progresseront que si nous parlons tous le même langage et avec les mêmes référentiels.

Alors  utilisateurs, éleveurs, et sélectionneurs participez aux commissions et contribuons ensemble au développement des nos races

Bonne commission à tous