Le mot « type » vient du latin typus qui signifiait «
modèle, symbole ». Il a plusieurs sens selon le domaine dans lequel il est
employé.
Dans le cadre de la cynophilie, on peut considérer le « type
», ensemble de caractères distinctifs communs à un groupe de races (type spitz,
type de chien de montagnes). Ce type peut correspondre à des aptitudes
conduisant à une utilisation (type cursorial - de course - type pastoral,
etc.). Pierre MEGNIN a distingué le type morphologique lupoïde (qui présente
les apparences du loup), braccoïde. (qui présente les apparences du braque),
molossoïde (qui présente les apparences du molosse - de Molossie), graioïde
(qui présente les apparences du chien grec - tel que le voyait MEGNIN,
c'est-à-dire du lévrier).
Le « type » est aussi l'ensemble des caractères distinctifs
communs à tous les individus composant une race. Pour DECHAMBRE, « il convient
de considérer le type comme la forme schématique autour de laquelle se groupent
les individus qui composent la race (Traité de zootechnie) ». Pour THERET (« la
Race en cynoîechnie »), le type héréditaire que possède en commun l'ensemble
des individus formant une race «englobe les caractères anatomiques, physiologiques
et psychiques ». C'est ainsi qu'il faut comprendre le « type général » des
critères de non confirmation. Dire d'un chien qu'il est «bien dans le type»
signifie qu'il est représentatif de la race dont il possède les caractères
distinctifs. On dit aussi qu'il est « typé » ou « bien typé ».
Si une race est incluse dans un ensemble plus grand (type
lupoïde, par exemple, ou type longiligne - BARON), elle possède tous les
caractères de cet ensemble plus le ou les caractères pertinents qui la
distinguent des autres races.
Quand on dit qu'un chien « manque de type », cela signifie
qu'il n'a pas (absence) ou pas suffisamment (insuffisance) les caractères
distinctifs de la race.
La S.C.C. a décidé (R.O.C.F. n°78, 2ème trimestre 1992) de
définir ainsi le «manque de type» : insuffisance de caractères ethniques qui
fait que l'animal, dans son ensemble, ne ressemble plus suffisamment à ses congénères
de la même race.
Notons que « type » a aussi été utilisé en cynophilie dans
le sens de modèle, mot du zootechnicien qui ne s'emploie guère chez les
amateurs de chiens de race (on dit plus fréquemment un «type lévrier» qu'un
«modèle lévrier»). Dans certaines races, il existe un « type » d'exposition et
un « type » de travail (modèle)
Enfin, « type » est parfois utilisé dans le sens de variété
et même de division de toute typologie : le Braque Français comprend deux «
types » : le « type » Gascogne (grande taille) et le « type » Pyrénées (petite
taille), le « type » toulousain chez le Dogue de Bordeaux, les « types » de
robes, etc.
On peut proposer deux antonymes à l'expression « Manquer de
type ». Le premier est « être typé » ou « bien typé » (voir plus haut). L'autre
serait « être hypertypé » : se dit d'un chien dont les caractères raciaux sont
développés à l'excès. L'hypertype est une dérive par l'exagération de certains
traits vers des canons de beauté qui doivent beaucoup à la mode, sans rapport
avec la nature profonde, l'utilisation et même le bien-être du chien (ex. nez
raccourci au point de ne plus pouvoir respirer, etc.). On rend les
concavilignes plus concaves, les convexilignes plus convexes et les brévilignes
plus courts et plus épais.
On peut se demander si 1' «hypertype» ne rejoint pas le «
manque de type », même si le chien hypertypé pèche par excès plutôt que par
insuffisance.
(Le 12 novembre 1999)
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