Document technique à l'usage des candidats juges
La reproduction, c'est avant tout la rencontre entre deux
gamètes : un spermatozoïde et un ovule. Pour ne pas manquer ce rendez-vous, il
faut naturellement que ces deux cellules sexuelles soient « au mieux de leur
forme » au moment de leur rencontre. Si cette rencontre se fait naturellement
chez les espèces à ovulation provoquée par le coït (espèce féline par exemple),
tout l'art de l'éleveur de chiens consistera à suivre les chaleurs de ses chiennes
de manière à détecter avec précision le moment opportun pour la saillie ou
l'insémination grâce aux nombreux outils qui sont maintenant à sa disposition.
Particularités anatomiques du chien mâle
L'anatomie génitale du chien mâle présente les
caractéristiques suivantes :
L'os pénien
Les bulbes érectiles sont responsables du verrouillage des
deux partenaires lors de la saillie et de la stimulation des contractions vaginales
participant à l'ascension des spermatozoïdes vers les cornes utérines. A noter
que la partie extériorisable de l'appareil génital mâle, appelée à tort pénis,
n'est en fait que le gland du pénis qui comprend les bulbes érectiles.
Le muscle bulbocaverneux s'étend jusqu'au périnée. Sa
stimulation manuelle peut faciliter l'éjaculation chez un étalon difficile à
prélever (faible libido, stress lié à l'environnement, absence de chiennes en
chaleur...).
Particularités physiologiques du chien mâle .
- L'âge
d'apparition de la puberté dépend essentiellement du format adulte de la race
(de 6 mois chez les races miniatures à 18 mois chez les races géantes) et
correspond à la production des premiers spermatozoïdes. La fertilité diminue
avec l'âge d'autant plus précocement que les chiens sont de grandes races.
- L'éjaculation
du chien est longue (parfois plus d'une demi-heure), au goutte à goutte et se
déroule en trois phases distinctes facilement reconnaissables et
individualisâmes :
la phase urétrale translucide jouant le rôle de lubrifiant
la phase spermatique, d'aspect laiteux, contenant les
spermatozoïdes
la phase prostatique, la plus longue, jouant le rôle de
diluant permettant d'adapter le volume de la semence à la longueur des voies
génitales femelles. Cette dernière est également claire sauf quand elle est
anormalement teintée de sang ou de pus (lors de prostatite par exemple).
Le nombre de spermatozoïdes émis est fonction du format de
la race (un Mâtin de Naples peut en émettre plus de 2 milliards par prélèvement
!), de l'âge de l'étalon, de la fréquence des saillies (le stock de
spermatozoïdes est renouvelé en moyenne tous les 4 jours), de la durée des
périodes d'abstinence (le premier spermogramme est rarement bon après une
période d'abstinence de plusieurs mois surtout chez les races de grand format
comme les dogues allemands...) et enfin de l'équilibre hormonal du chien (LH,
FSH, testostérone, hormones thyroïdiennes). En moyenne, on estime qu'il existe
des chances de fécondation non négligeables à partir de 150 millions de spermatozoïdes
normaux et mobiles dans l'éjaculât.
Les spermatozoïdes sont très sensibles aux variations de
leur milieu. Ils survivront très peu de temps dans le milieu extérieur s'ils doivent
faire face à une baisse de température, à un contact avec une substance
spermicide ou à une manipulation brutale (aiguille d'une seringue par exemple).
Ils peuvent cependant survivre environ 5 jours dans les voies génitales
femelles mais ne garderont leur pouvoir fécondant qu'environ 48 heures après
leur émission.
Particularités anatomiques de la femelle
Le suivi des chaleurs, la surveillance d'une saillie ou la
réalisation d'une insémination chez une chienne nécessitent le rappel des caractéristiques
anatomiques suivantes :
un vagin très long qui empêche la palpation du col par voie
vaginale.
la présence d'une fosse clitoridienne
Particularités physiologiques de la femelle
Dès la puberté qui, comme chez le mâle, apparaît plus
tardivement chez les grandes races que chez les petites, le fonctionnement de
l'appareil génital femelle adopte un rythme cyclique. Le cycle sexuel de la
chienne est qualifié de mono-oestrien (une seule période d'ovulations par
cycle) à ovulation spontanée (c'est à dire que l'ovulation ne peut pas être
déclenchée par un stimulus extérieur).
La durée de chaque phase du cycle peut être variable. Seule
la phase de post-oestrus (appelée encore parfois met-oestrus ou di-oestrus) ,
correspondant à la période de gestation et de lactation admet une durée
relativement stable (120 +/- 20 jours). Les chaleurs couvrant les phases de
pro-oestrus et d'oestrus durent en moyenne trois semaines mais leur durée
dépend de la date d'ovulation elle même variable d'une chienne à l'autre et, pour
une même chienne, d'un cycle à l'autre. Ainsi, ce n'est pas parce qu'une
chienne aura ovulé une fois 12 jours après les premières pertes sanguines qu'au
cycle suivant l'ovulation interviendra à la même date. Environ 20% d'entre
elles ovulent plus précocement ou plus tardivement. De même, certaines chiennes
n'extériorisent physiologiquement qu'une période de chaleurs par an (ex :
Basenji), d'autres trois par an ou encore trois tous les 2 ans.
Chaque race présente son lot de particularités qu'il est
utile de connaître avant d'entreprendre reproduction et sélection.
Contrairement à la majorité des espèces, les ovaires des
chiennes commencent à sécréter de la progestérone quelques jours avant
l'ovulation. Son taux sanguin (progestéronémie) augmente alors progressivement
que la chienne soit fécondée ou non. Les dosages de progestérone permettent
donc de témoigner de l'ovulation mais pas de la gestation.
Chez la chienne, les ovules sont pondus encore miniatures au
stade dit "ovocytaire". Il leur faut généralement 48 heures avant
d'être fécondables.
Hormis pendant la période d'oestrus, le taux d'oestrogènes
augmente également 2 mois après l'oestrus, que la chienne soit gestante ou non.
Cette élévation explique l'apparition des fausses chaleurs (attraction des
mâles) parfois observées pendant cette période ou à la mise-bas. Ces
pseudo-chaleurs ne sont pas fécondantes car elles ne sont pas accompagnées
d'ovulation.
La période d'acceptation du mâle qui entoure généralement
l'ovulation est fréquemment accompagnée d'un réflexe caractérisé par une
déviation latérale du port de la queue suite à une stimulation vulvaire. Ce
signe peut être utilisé par l'éleveur mais doit néanmoins être interprété avec
prudence chez certaines femelles acceptant le mâle en dehors de leur période
d'ovulation.
Influence des paramètres extérieurs
Comme dans la plupart des espèces (détenues en parc
zoologique par exemple), la reproduction peut chez le Chien être perturbée par
de nombreux facteurs psychologiques ou physiques.
Facteurs psychologiques
Le stress sous toutes ses formes (climatique, mauvaises
conditions d'hébergement, surpopulation, manque d'éclairage etc.) diminue les
performances reproductrices des chiens. L'exemple le plus démonstratif reste
sans doute le stress hiérarchique qui régit les rapports de dominance. En
élevage canin, il est facile de pallier la concurrence sexuelle entre mâles en
séparant les étalons qui ne sont généralement pas très nombreux. Il est parfois
plus difficile de déceler les chiennes soumises qui extérioriseront parfois des
chaleurs très discrètes, des pseudogestations et des lactations nerveuses
mimant ainsi ce qui se produit dans une meute sauvage. Il n'est pas rare
d'observer en élevage canin des troubles de la libido et donc de la fertilité
chez des chiens présentant des comportements stéréotypés (tourner en rond,
arpentage des courettes, tic du fauve en cage, activités de substitution telles
que le léchage ou l'automutilation) qui peuvent être la conséquence d'une
mauvaise hygiène de vie (manque d'exercice, absence de distractions). On
constate alors soit un amaigrissement lié à l'anorexie, la mauvaise
assimilation des aliments, la diarrhée et l’hyperactivité qui accompagnent
parfois ces syndromes dépressifs, soit, au contraire, une obésité liée à un
comportement boulimique.
Facteurs physiques
L'obésité peut conduire chez les femelles à ce que l'on
appelle le syndrome adiposo-génital caractérisé par des cycles normaux mais des
chaleurs tellement discrètes qu'elles ne peuvent être détectées ni par
l'éleveur, ni par les étalons.
Hormis lors d'obésité, l'alimentation est rarement en cause
dans les problèmes d'infertilité affectant des reproducteurs en bon état
d'entretien. En revanche, les carences alimentaires peuvent être suspectées
lors d'infertilité secondaire à un mauvais état général (poil terne,
dépigmentations, séborrhée etc.) ou lors de mortalité périnatale des chiots
(insuffisances alimentaires survenant au cours de la fin de gestation et
surtout de la lactation).
Choix d'un étalon
Lors de la puberté, et avant toute saillie ou insémination
avec un mâle dont on ne connaît rien de la descendance, il est prudent de
commencer par contrôler la qualité de sa semence. Le spermogramme (examen
microscopique du sperme) a une valeur prédictive sur le pouvoir fécondant de la semence. Il permet de
prévoir un risque d'infertilité mâle (absence ou trop faible nombre de
spermatozoïdes, excès de formes anormales, manque de mobilité etc.), de suivre
le déroulement de la puberté et donc l'échéance de la mise à la reproduction,
et de détecter les premiers signes de sénescence chez les étalons proches de la réforme. Deux ou
trois spermogrammes consécutifs à 1 ou 2 jours d'intervalle sont nécessaires
pour apprécier la qualité de la semence, évaluer le renouvellement du stock de
spermatozoïdes qui conditionne le rythme d'utilisation de l'étalon, juger du
potentiel d'un étalon. .Beaucoup de mâles présentent des premiers spermogrammes
médiocres après une longue période d'abstinence, d'autres enfin ne libèrent pas
la totalité de leur phase spermatique au premier prélèvement. Lors d'un
prélèvement, il est utile d'apprécier la couleur et la transparence des trois
phases. L'observation à l'oeil nu de la phase spermatique (qui doit avoir un
aspect laiteux) permet déjà de se faire une idée sur sa concentration en
spermatozoïdes. L'on estimera également le volume de l'éjaculat, son pH
(acidité), les mouvements d'ensemble des spermatozoïdes sur platine chauffante
au faible grossissement du microscope, la mobilité des spermatozoïdes à plus
fort grossissement, la proportion de formes anormales, le pourcentage de
spermatozoïdes vivants, le nombre total de spermatozoïdes etc.
L'ensemble de ces résultats est alors consigné dans un
tableau qui autorise à conclure sur le potentiel de fertilité d'un étalon. Si
plusieurs spermogrammes consécutifs sont de mauvaise qualité, il est opportun
de s'interroger sur les éventuels traitements médicaux (hormones,
antifongiques, corticoïdes, radiothérapie) que l'étalon aurait pu subir
récemment ou pendant sa croissance.
^Mieux qu'un spermogramme, la descendance récente d'un
étalon reste la meilleure preuve de sa fertilité et permet également de juger
de la qualité génétique de sa semence par son aptitude à marquer sa
progéniture. Il est prudent de se renseigner également sur l'effectif des
portées dont il a la paternité pour juger de sa prolificité qui semble être en
partie liée à la vitalité et à la concentration de la semence. La lecture de
son pedigree permet enfin de dénombrer les champions qu'il compte au sein de
son ascendance et d'en déduire, surtout s'il est consanguin, ses qualités
génétiques probables.
Choix d'une lice
Le choix d'une future reproductrice au sein d'une portée
procède également d'un pari sur l'avenir. Il se fait essentiellement sur son
ascendance. Bien que sa responsabilité génétique sur sa descendance soit
identique à celle du mâle (50%), il lui faudra également assumer la lactation
et l'éducation de ses chiots. Les critères de sélection de la lice devront donc
tenir compte, en dehors de sa valeur génétique intrinsèque, de la facilité de
ses mise-bas, de ses aptitudes "laitières", de ses qualités
maternelles.
DETECTION DE LA PERIODE D'OVULATION
Lorsque l'étalon sélectionné n'est pas disponible en
permanence à l'élevage et puisque la coutume veut que ce soit la femelle qui se
déplace pour une saillie sur le lieu de résidence du mâle, il convient de
choisir le moment opportun pour optimiser les chances de fécondation et éviter
ainsi des déplacements et des dépenses inutiles. L'idéal serait donc de
pratiquer la saillie ou l'insémination dans les 48 heures suivant la ponte
ovocytaire pour que les ovules fécondables et les spermatozoïdes fécondants
soient pour la plupart capables d'atteindre le lieu de "rendez-vous"
(les oviductes). Les ovules restent fécondables pendant une période de 2 jours
après maturation expliquant ainsi les possibilités de super fécondations par 2
pères différents dans l'espèce canine. Compte tenu du délai de survie des
spermatozoïdes, l'éleveur bénéficie d'une certaine marge de sécurité. Pour
discerner la période d'ovulation chez une chienne en chaleurs, l'éleveur
dispose de plusieurs outils de précision variable et complémentaires.
La saillie pratiquée systématiquement une douzaine de jours
après les premières pertes sanguines puis doublée deux jours plus tard reste un
calcul pratique pour l'éleveur. Cependant, environ 20% des chiennes ovulent en dehors
de cette période et restent donc vides ou ne mettent bas que quelques chiots.
Recherche de l'opportunité d'une césarienne
La plupart des races à chanfrein "écrasé" (dites
brachycéphales) comme les Bull-Dogs ou les Pékinois présentent des difficultés
à la mise-bas (dystocies) qui conduisent souvent l'éleveur à planifier une
césarienne. Si celle ci est pratiquée trop tôt, les vétérinaires ont constaté
que les chiots prématurés mourraient quelques heures après la naissance
d'insuffisance respiratoire. Effectuée trop tard, la souffrance foetale liée à
l'attente des chiots dans la filière pelvienne conduit à une anoxie cérébrale.
La viabilité des foetus dans l'espèce canine est en fait conditionnée par la
mise en place tardive d'un surfactant pulmonaire qui détermine à la naissance
les capacités respiratoires des chiots. Cette maturation pulmonaire est
justement concomitante de la chute du taux de progestérone qui survient dans
les jours qui précèdent la date idéale de mise-bas. Le vétérinaire dispose
ainsi, par le simple dosage de la progestérone sanguine chez la mère, d'un
outil précieux pour déterminer avec exactitude si les chiots sont prêts à
survivre à une césarienne. Cette technique a considérablement augmenté le taux
de survie des chiots nés par césarienne, particulièrement dans la race Bull-Dog qui
compte plus de 90% de naissances par césarienne.
DOSAGE DE LA LH
La LH (hormone lutéinisante, c'est à dire capable de
transformer la gangue nourricière de l'ovocyte en corps jaune sécrétant la
progestérone) est l'hormone sécrétée par l'hypophyse qui déclenche l'ovulation.
La détermination du pic de sécrétion de cette substance met donc en évidence
précocement la ponte ovulaire elle-même et non plus ses conséquences (élévation
de la progestéronémie). Hormis quelques indications précises dans le diagnostic
d'une infertilité, ce dosage n'est pas actuellement utilisé en routine en
élevage canin.
L'ACCOUPLEMENT NATUREL
Après avoir sélectionné les géniteurs et vérifié leurs
aptitudes reproductrices, l'éleveur présente la femelle à l'étalon pour une
saillie. Dans les races à poils longs, l'éleveur peut faciliter la saillie en
préparant la femelle par lissage, écartement ou tonte des poils en région péri
vulvaire. L'accouplement commence par une brève phase de cour et de flairage
qui fait croître l'excitation des partenaires. L'érection permise par la
rigidité de l'os pénien et par l'afflux de sang dans le tissu érectile permet
alors l'intromission du pénis. Celle-ci déclenche des contractions vaginales
chez la femelle qui favorisent l'ascension des spermatozoïdes, le maintien de
l'érection et le verrouillage pendant l'éjaculation de la phase prostatique. Cette
phase doit durer au moins 5 minutes mais peut durer plus d'une demi-heure si
les mouvements de la femelle maintiennent la striction des bulbes érectiles.
Dans la majorité des cas, si le moment est opportun, les
deux partenaires choisis se débrouillent très bien tout seuls et il n'est pas
nécessaire de les perturber par une quelconque présence. Une observation
discrète à distance (ou par un système vidéo) suffit généralement pour vérifier
l'acceptation mutuelle et que le verrouillage a bien eu lieu. Notons à ce sujet
qu'une saillie sans verrouillage peut cependant être fécondante mais la
prolificité est généralement diminuée.
Malgré les progrès réalisés dans le diagnostic de
l'ovulation, il est plus sécurisant d'assurer systématiquement le doublement de
la saillie 48 heures plus tard.
Pour ce faire, beaucoup d'éleveurs laissent leur lice
pendant quelques jours sur le lieu de résidence de l'étalon après avoir signé
avec son propriétaire un contrat de saillie. Si, pour de multiples raisons, la
saillie naturelle s'avère impossible entre les deux partenaires sélectionnés,
il reste à l'éleveur le recours aux techniques d'insémination artificielle qui
se développent de plus en plus dans le milieu cynophile français sous
l'impulsion de la SCC.
INSEMINATIONS ARTIFICIELLES
On appelle insémination artificielle toute technique de
reproduction qui aurait été impossible en l'absence d'assistance humaine.
Ainsi, le simple prélèvement de la semence du mâle pour le réintroduire
immédiatement dans les voies génitales femelles, appelé souvent "assistance
à saillie" est une technique d'insémination artificielle dite "en
semence fraîche".
INSEMINATION EN SEMENCE FRAICHE INDICATIONS
Cette technique est utilisée lorsque l'éleveur dispose de
deux géniteurs qui ne parviennent pas à s'accoupler pour des raisons diverses:
incompatibilité d'humeur
inexpérience d'un ou des deux partenaires,
étroitesse des voies génitales (atrésie vulvaire,
malformations vulvaires ou vaginales, prolapsus vaginal lié à l'imprégnation
oestrogénique pendant les chaleurs,...)
douleurs d'un des partenaires à la saillie (au niveau des
vertèbres, des membres postérieurs, de l'os pénien, du vagin...),
manque de libido.
TECHNIQUE ET RESULTATS
Après avoir vérifié que la femelle se trouve bien en période
réceptive, le vétérinaire procède au prélèvement de la semence de l'étalon en
présence d'une femelle en chaleurs (qui peut être différente de la chienne à
inséminer).
Une fois la récolte effectuée, le sperme est contrôlé au
microscope sur platine chauffante. Si sa qualité est satisfaisante,
l'inséminateur réintroduit la semence à l'aide d'une sonde dans le vagin (sonde
vaginale type "Osiris") ou dans l'utérus (sonde utérine) de la
femelle.
Il est nécessaire de maintenir la femelle les membres
postérieurs surélevés pendant une dizaine de minutes à l'issue de
l'insémination pour favoriser la progression des spermatozoïdes et éviter les
reflux. Pour la même raison, il est conseillé d'éviter de laisser la femelle
uriner dans les minutes qui suivent l'insémination.
Précisons que l'ensemble de ces étapes doit être réalisé
avec de multiples précautions pour éviter tout choc thermique, mécanique, ou
chimique aux spermatozoïdes.
Si ces précautions sont respectées, la technique
d'insémination en semence fraîche doit donner d'aussi bons résultats que la
saillie naturelle (environ 80% de gestation).
INSEMINATION EN SEMENCE REFRIGEREE INDICATIONS
Cette technique est destinée principalement à pallier
l'éloignement des deux partenaires en économisant au propriétaire de la lice un
déplacement et des frais de pension chez le détenteur de l'étalon.
TECHNIQUE ET RESULTATS
Un vétérinaire agréé prélève la semence de l'étalon et le
contrôle, puis il réfrigère à 4°C
la phase fécondante préalablement diluée dans un liquide protecteur et
nutritif. Il l'expédie ensuite sous couvert du froid (bouteille Thermos envoyée
en Chronopost) au vétérinaire destinataire qui devra pratiquer l'insémination
après avoir contrôlé l'état de conservation de la semence et la disponibilité
de la chienne.
L'ensemble de ces opérations doit être réalisé dans les 48
heures suivant le prélèvement et nécessite donc une parfaite synchronisation de
tous les intervenants (disponibilité de l'étalon, équipement et formation
spécifiques des vétérinaires, suivi rigoureux des chaleurs de la lice, rapidité
du transporteur). Cette technique convient donc pour des partenaires qui
seraient séparés par une distance moyenne (France métropolitaine ou Europe). Les
résultats sont comparables à ceux observés lors de saillie naturelle bien que
les manipulations successives risquent de diminuer la vitalité des
spermatozoïdes.
INSEMINATION EN SEMENCE CONGELEE TECHNIQUE
La semence est prélevée par une technique identique aux
précédentes. La qualité et le nombre des spermatozoïdes sont ensuite sévèrement
contrôlés pour éviter de congeler une semence qui contiendrait moins de 150
millions de spermatozoïdes mobiles ou plus de 30% de formes anormales.
Elle est ensuite diluée dans un cryoprotecteur, conditionnée
en paillettes identifiées puis conservée dans des canisters plongés dans de
l'azote liquide à - 196°C
pendant une durée illimitée.
Ces paillettes ne peuvent pas être utilisées sans le
consentement du propriétaire de l'étalon qui peut convenir avec le propriétaire
de la lice d'un prix de vente dépendant du cours de l'offre et de la demande. Dans ces transactions,
la banque de semence n'est donc qu'un prestataire de services.™
Les inséminations peuvent être pratiquées par tous les
vétérinaires inséminateurs ayant suivi une formation à cette technique. Le
sperme peut alors leur être envoyé dans des containers spéciaux pour qu'ils
puissent pratiquer l'insémination après décongélation au moment opportun.
INDICATIONS ET RESULTATS
Seuls les chiens de race inscrits au LOF et confirmés
peuvent avoir accès à cette technique. Il est préférable de profiter de la
période de vitalité maximale de l'étalon pour congeler sa semence et de ne pas attendre
sa sénescence, la menace d'une maladie ou d'une castration thérapeutique pour
en faire la demande. Cette
technique présente de nombreuses indications zootechniques. Elle rend possible
les échanges génétiques entre deux pays séparés par une barrière sanitaire ou
un éloignement important. A titre d'exemple, il est difficile d'envoyer une
chienne pour une saillie chez un étalon vivant dans un pays qui impose une
quarantaine. Par cette technique, il devient possible de se faire adresser de
la semence congelée de ce même étalon. Elle permet de conserver le patrimoine
génétique d'un bon étalon de manière illimitée et d'utiliser sa semence même en
cas d'indisponibilité ou de décès. Elle autorise des retours en arrière lorsque
les techniques de sélection adoptées par un club de race aboutissent à des
impasses génétiques. Elle permet le sauvetage de certaines races en voie de
disparition et les recombinaisons dans des races à faible effectif.
Un prélèvement permet généralement d'inséminer une seule
chienne, sans même parfois assurer le doublement de la saillie, résultats qui
ne sont évidemment pas comparables aux performances des taureaux : un éjaculât
dans l'espèce bovine, plus volumineux et 10 fois plus concentré, peut servir à
l'insémination de plusieurs centaines de vaches!).
Malgré les nombreux contrôles avant et après la congélation
et les précautions prises pour éviter les chocs thermiques aux spermatozoïdes
(cryoprotecteur pour éviter l'éclatement des cellules, décongélation au bain-marié
etc.) l'insémination en semence congelée n'est suivie de gestation que dans 30
à 50% des cas, la prolificité accusant elle aussi une diminution d'environ 15 à
20% par rapport à la saillie naturelle.
L'insémination intra-utérine par voie trans-cervicale à
l'aide d'une sonde rigide semble permettre, en déposant les spermatozoïdes au
delà du col de l'utérus, une amélioration de ces résultats qui restent malgré
tout encourageants.
DIAGNOSTIC DE GESTATION
La fécondation d'un ovule par un spermatozoïde aboutit à la
formation d'un oeuf qui doit migrer et subir quelques divisions avant de
s'implanter dans la muqueuse utérine. Cette nidation chez la Chienne
n'intervient en moyenne que 15 à 17 jours après la fécondation et aboutit à la
formation de vésicules embryonnaires visibles à l'échographie à partir de la
troisième semaine (18 jours au plus tôt). A partir de la troisième semaine, des
mains expérimentées peuvent parfois, par palpation transabdominale, déceler un
utérus en chapelet à condition que la chienne ne soit pas trop grasse et que la
sangle abdominale soit détendue. Entre 5 et 6 semâmes de gestation, le diamètre
de l'utérus atteint celui d'une anse intestinale. Il devient donc difficile
pendant cette période de distinguer par cette méthode un utérus gravide d'une
anse intestinale renfermant des selles dures.
Le dosage de relaxine sanguine permet de détecter une
gestation et de faire la différence entre une gestation et une pseudo-gestation
à partir du 21ème jour mais n'apporte pas plus d'informations que
l'échographie.
La radiographie ne devient intéressante qu'en fin de
gestation lorsque le squelette des foetus devient calcifié et donc radio-opaque
(à partir du 45ème jour).
Les autres techniques recherchant les changements de
comportement, les battements cardiaques des foetus par auscultation (audibles
chez certaines chiennes dans les deux dernières semaines), les modifications
sanguines (vitesse de sédimentation, hématocrite), le développement mammaire
sont trop tardives ou trop aléatoires pour être utilisées de façon fiable en
élevage canin.
A l'heure actuelle, le diagnostic de gestation le plus
précoce est donc apporté par l'échographie. Il permet de renvoyer le certificat
de saillie à la SCC dans le délai imparti de 4 semaines avec une certitude de
gestation.
QUE FAIRE SI LA CHIENNE RESTE "VIDE" ?
Dans toutes les espèces, la fertilité d'une population
n'atteint jamais les 100%. La fertilité maximale constatée dans des élevages
canins où les conditions de reproduction sont optimales ne dépasse pas les 85%.
Il est même conseillé pour chaque lice, de laisser passer au minimum une
période de chaleurs tous les deux ans sans mise à la reproduction.
Il faudrait donc attendre qu'une chienne soit restée vide à
la suite de deux chaleurs consécutives pour que l'éleveur puisse la suspecter
d'infertilité. Sans attendre si longtemps, le vétérinaire peut essayer dès le
premier échec de localiser plus précisément la cause de l'infertilité.
Il lui sera tout d'abord facile d'éliminer les causes liées
à l'étalon en contrôlant sa semence (réalisation de plusieurs spermogrammes) et
sa descendance récente. Si l'infertilité est objectivement liée au mâle, il y a
généralement peu de chances de récupération et mieux vaut alors changer
d'étalon.
Une fois cette vérification effectuée, les causes
d'infertilité liées à la femelle restent néanmoins nombreuses. Une enquête
approfondie incluant le passage en revue du passé de la chienne (cycles
précédents), les traitements qui auraient pu être effectués (notamment
hormonaux), la date de saillie, le comportement des partenaires, la nature des
pertes vulvaires etc. permettra d'orienter le diagnostic vers un trouble de la
production des ovules, de la fécondation, de la nidation ou de la gestation.
L'origine de tous ces troubles étant essentiellement
hormonale dans l'espèce canine, le vétérinaire devra souvent compléter son
diagnostic par des dosages hormonaux. Il est évident que le traitement de ces
troubles de la fertilité dépend de leur origine. A titre d'exemple, on ne
traitera pas de manière identique un impubérisme (absence de puberté) et une
imprégnation androgénique bien que les problèmes à résoudre soient identiques à
la base (absence de maturation folliculaire).
Les traitements font appel à des hormones, soit pour
stimuler les glandes déficientes, soit pour remplacer les hormones
insuffisantes. Le vétérinaire doit donc toujours les utiliser avec prudence,
leur administration risquant de provoquer la mise au repos temporaire ou
définitive des glandes responsables de leur production naturelle. A titre
d'exemple, l'emploi de progestatifs chez une chienne impubère pour retarder
l'apparition de ses premières chaleurs et provoquer par la suite, un retard de
croissance et un blocage transitoire ou complet de ses cycles. Nous retiendrons
donc qu'il est impératif de s'abstenir de tout usagé préventif ou curatif des
hormones sans certitude d'un diagnostic précis de la cause de l'infertilité et
de n'y avoir recours qu'après avoir échoué avec les autres possibilités de
traitement.
ANOMALIES DE LA FECONDATION
Comme nous l'avons déjà vu précédemment, la plupart des
échecs de la fécondation sont dus à un mauvais choix de la date de saillie ou
d'insémination. Après exclusion de cette cause, le vétérinaire doit rechercher
les éventuels obstacles à la rencontre des gamètes. Une infection vaginale,
utérine, urinaire ou même prostatique peut provoquer la destruction des
spermatozoïdes ou perturber leur cheminement avant la fécondation. De
même, une obstruction des oviductes ("trompes") consécutive à une
salpingite par exemple peut empêcher la progression des ovules.
ANOMALIES DE LA NIDATION
Une fois les ovules fécondés, les oeufs subissent plusieurs
divisions mais restent libres pendant une quinzaine de jours dans les cornes utérines
avant de s'implanter dans la muqueuse utérine. Celle-ci doit être prête à les recevoir
pour permettre la formation des placentas et donc l'apport nutritif nécessaire
au développement des embryons. De nombreux obstacles (infection, hyperplasie glandulo-kystique
de l'utérus peuvent à nouveau entraver le déroulement de cette étape.
De même, l'utérus des chiennes qui ont des chaleurs trop
rapprochées ne dispose pas d'un temps suffisant pour involuer et ne sont donc
pas aptes à recevoir les embryons. Un traitement progestatif permet alors
d'imposer à l'utérus de ces chiennes un repos compensateur nécessaire à sa
maturation.
ANOMALIES DE LA GESTATION
Les premiers jours du développement des chiots constituent l'embryogenèse
et correspondent à la différenciation des tissus. On conçoit donc que, pendant
cette période, la chienne soit particulièrement sensible à toutes les maladies
ou intoxications qui pourraient l'affecter. C'est pour limiter ces risques de
mortalité (résorption embryonnaire, avortement) ou de malformations (tératogenèse)
qu'il est conseillé de s'abstenir de tout traitement médicamenteux pendant les
20 premiers jours de gestation.
De nombreuses autres causes peuvent également être à
l'origine d'une interruption de gestation :
incompatibilité génétique entre le mâle et la femelle
possédant tous deux une tare récessive létale qui rendrait les embryons
homozygotes non viables.
certaines anomalies chromosomiques.
une multitude de germes réputés abortifs ou tératogènes
(Brucella, Bartonella...)
virus: herpès, virus de la maladie de Carré...
parasites: toxoplasmes...
tous les traumatismes, qu'ils soient physiques ou
psychologiques, qui peuvent même parfois provoquer des avortements partiels
(expulsion d'une partie de la portée et poursuite de la gestation à son terme)
involution du corps jaune qui secrète la progestérone,
indispensable chez la chienne, pendant toute la durée de la gestation.
SURVEILLANCE DE LA MISE-BAS
La surveillance de la période péri-natale commence par la
visite vétérinaire pré-natale qui devra être effectuée dans la 8ème semaine de
gestation :
Un examen gynécologique de la chienne permet de déceler
d'éventuels obstacles à la
mise-bas. La présence de brides vaginales chez les primipares
(chiennes portant pour la première fois) peut en effet perturber l'expulsion des
chiots.
Une ou plusieurs radiographies abdominales permettent
pendant cette période de dénombrer les foetus avec plus de précision que par
échographie. Cet examen permet en outre de déceler d'éventuelles anomalies qui
sont souvent à l'origine de dystocies comme l’étroitesse du bassin osseux, les
momifications foetales (images de densité gazeuse, dislocations des os) ou
encore les disproportions foeto-maternelles. Notons cependant que les positions
des foetus décelées par radiographie ne sont pas un bon signe précurseur de
dystocies car elles peuvent parfois changer au dernier moment (rotation de
180°).
Eventuellement une échographie utérine aide à apprécier la
vitalité des chiots par la visualisation de leurs battements cardiaques.
LES SIGNES PRECURSEURS DE LA MISE-BAS
La semaine qui précède la mise-bas s'accompagne généralement
d'une diminution de l'appétit, d'une constipation et d'un développement
mammaire. Ces signes sont cependant inconstants surtout chez les primipares qui
n'effectuent parfois leur montée de lait que le jour de l'accouchement.
Puis la vulve gonfle et se relâche sous l'effet de
l'imprégnation oestrogénique, ce qui provoque parfois chez la chienne des
manifestations de fausses chaleurs dans les 3 jours précédant et suivant la
mise-bas.
La température rectale chute de 1°C dans les 24 heures
pré-partum. L'éleveur peut utiliser avantageusement cet indicateur à condition
de prendre la température de la parturiente matin et soir dans les 4 jours
précédant la date présumée de l'accouchement. Une chute de 1°C par rapport à la moyenne
des 4 jours précédents lui signale alors l'imminence de la mise-bas.
Cette hypothermie transitoire est concomitante de la chute
de la
progestéronémie. Ces deux examens témoignent de la maturité
des foetus et indiquent que leur naissance peut avoir lieu naturellement ou par
césarienne sans risque pour les nouveau-nés ; signalons à ce sujet que le
déclenchement médical de l'accouchement est dangereux dans l'espèce canine.
Enfin, l'écoulement du bouchon muqueux qui provient du col
de l'utérus prévient de l'imminence de la mise-bas et précède de quelques
heures (24 à 36 au maximum) les premières contractions.
DEROULEMENT NORMAL DELA MISE-BAS
La présence de selles compactes dans le rectum (fécalômes)
au moment de la mise-bas diminue le passage disponible pour les foetus à
travers la filière pelvienne. On veillera donc à la vacuité du rectum lors de
la préparation à l'accouchement. On pourra également vérifier l'absence de
brides vaginales risquant de faire obstacle à la mise-bas chez les primipares.
A moins que la visite pré-natale n'ait décelé des risques
particuliers, il n'est généralement pas nécessaire d'intervenir pendant la mise-bas. Les
éléments suivants permettront à l'éleveur de ne s'inquiéter qu'à juste titre si
les délais deviennent anormalement longs.
La durée de la gestation chez la chienne peut varier de 58 à
68 jours, les variations observées étant liées à la différence entre la date de
saillie et la date réelle de fécondation.
Les premières contractions concernent l'utérus et ne sont
souvent décelables extérieurement qu'à la nervosité de la chienne qui observe
souvent ses flancs et cherche généralement un coin tranquille pour s'isoler et
préparer une litière confortable quand elle ne dispose pas déjà d'un nid de
mise-bas. Il arrive toutefois que la chienne recherche alors la sécurité d'une
compagnie. L'anorexie (perte d'appétit) est banale pendant cette phase et va d'ailleurs
parfois jusqu'au vomissement. Cette phase préparatoire dure en moyenne 6 à 12
heures mais peut durer jusqu'à 36 heures chez une primipare. Si l'éleveur est
inquiet, il peut à ce stade apprécier la dilatation vaginale à l'aide d'un ou
deux doigts gantés et profiter de cette manipulation pour déceler l'éventuelle
présence et la position d'un chiot engagé.
L'engagement du premier chiot dans la filière pelvienne
provoque des contractions visibles de la musculature abdominale (réflexe de
Ferguson) qui viennent compléter les efforts expulsifs de l'utérus et doivent
aboutir dans un délai inférieur à 3 heures à la rupture de la première poche
des eaux. La poche amniotique renfermant le chiot peut alors apparaître à la
vulve (maximum 12 heures après la perte des eaux). Si la membrane amniotique
n'a pas été déchirée au passage, la mère s'en charge généralement dans la
minute qui suit l'expulsion, sectionne le cordon ombilical et lèche le thorax
du nouveau-né, ce qui stimule ses premiers mouvements respiratoires. L'éleveur n'intervient
à ce stade que lors de présentations postérieures (environ 40% des
présentations qui sont plus longues à expulser) en aidant la mère par de
légères tractions synchrones aux contractions abdominales ou si le chiot reste
inerte malgré les stimulations maternelles. Il vérifie alors l'absence
d'obstruction des voies aériennes supérieures (fréquente lors de présentations
postérieures), les dégage éventuellement à l'aide d'une poire à lavement ou par
des mouvements centrifuges qui favorisent également l'afflux de sang au
cerveau. Si ces manoeuvres s'avèrent inefficaces, le recours à l'eau froide ou
aux stimulants respiratoires devient nécessaire. Chaque chiot est généralement
suivi dans les 15 minutes de ses annexes (sauf lors de contractions intenses)
qui sont le plus souvent ingérées par la mère. Les expulsions des chiots suivants se
succèdent alors à des intervalles de quelques minutes à une demi-heure. Un
délai supérieur à 2 heures entre deux expulsions témoigne cependant d'une
anomalie telle qu'une inertie utérine primaire (liée à une fatigue, une
hypoglycémie ou une hypocalcémie) ou secondaire à un obstacle (présentation
transversale, engagement simultané de deux foetus, encombrement de la filière
pelvienne). Une intervention médicale ou chirurgicale s'avère alors nécessaire.
SOINS POST-NATAUX
Une précaution importante consiste à diriger chaque
nouveau-né vers une mamelle lorsque la mère ne l'y pousse pas spontanément afin
qu'il puisse téter le colostrum (premier lait) qui contient des anticorps
protecteurs procurant au chiot une immunité dite passive par opposition à
l'immunisation active obtenue après vaccination. Lorsque le nombre de
nouveau-nés est inférieur aux prévisions radiologiques, une nouvelle
radiographie abdominale permet de localiser le ou les chiots manquants et évite
une césarienne inutile si on les retrouve...dans l'estomac de la mère. En effet, il n'est
pas rare qu'une lice ingère les morts-nés en même temps que les placentas. Certains
produits phyto-homéopathiques favoriseraient la vidange et l'involution
utérine. Des précautions d'hygiène simples permettent de prévenir les
infections ascendantes de l'utérus pendant l'expulsion des lochies (pertes
verdâtres pendant les 3 jours qui suivent le part). Le recours systématique aux
antibiotiques est une aberration aux plans économique, médical et sanitaire.
Ils risquent non seulement de passer dans le lait et d'intoxiquer les chiots
(malformations de l'émail dentaire pour certains) mais aussi de sélectionner
des germes résistants contre lesquels l'éleveur se retrouvera désarmé par la suite.
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