Anatomie de l'Appareil Locomoteur
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[Considérations sur la Race][Les Régions du corps][Les Types Morphologiques][Anatomie de l'Appareil Locomoteur][Allures et Locomotion][Nomenclature des Robes][La Notion de Standard][Conduite de l'élevage][Notions de Génétique][Le Comportement Social du Chien][Principes de Jugements]

 

CHAPITRE IV
ANATOMIE DU CHIEN

 

Extraits de

ANATOMIE RÉGIONALE DES ANIMAUX DOMESTIQUES Tome IV : CARNIVORES

Par E. Bourdelle et C. Bressou

Nous limiterons ce texte à l'exposé des faits anatomiques essentiels concernant deux appareils importants pour un futur juge de beauté ou un expert confirmateur.

CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES CARNIVORES

Les Carnivores domestiques sont exclusivement représentés par le Chien et le Chat. Ils appartiennent à l'ordre des Carnivores terrestres ou Fissipèdes, main -tenant séparés des Carnivores aquatiques ou Pinnipèdes avec lesquels ils avaient été longtemps associés dans le même Ordre.

Les Carnivores Fissipèdes sont des Mammifères onguiculés, à doigts libres, à dentition plus ou moins complète, essentiellement adaptés à un régime alimentaire de proies vivantes ou mortes, qui n'est pas toutefois exclusif. Certains Carnivores, en effet, comme les Ours, sont omnivores, d'autres, tels que le Renard et le Blaireau, sont à l'occasion frugivores. Les Chiens et les Chats, nettement carnivores à l'état sauvage, sont devenus en partie omnivores sous l'influence de la domestication.

Les Carnivores terrestres relèvent tous d'une même organisation, mais ils diffèrent beaucoup les uns des autres par la forme générale du corps, le pelage, les dimensions et la structure des membres. Le Chien et le Chat constituent l'un des meilleurs exemples de ces variations.

Caractères morphologiques

Malgré la diversité des formes chez les Carnivores, il n'en est point d'excentriques, pas plus de géantes que de naines. D'une façon générale le corps est robuste, de proportions harmonieuses. Les membres sont terminés par cinq doigts, dont un doigt interne, I, pollex ou hallux, plus petit, souvent absent, les quatre doigts principaux étant adaptés à un appui qui peut varier de la digitigradie (Canidés, Félidés) à la plantigradie (Ursidés) en passant par la semi-digitigradie (Viverridés), et la semi-plantigradie (Martre) et même parfois à la locomotion aquatique (Lutrinés).

La tête est globuleuse, plus ou moins allongée, avec des oreilles de longueur variable, en général dressées et mobiles ; les yeux sont largement ouverts, à pupille arrondie ou en fente ovalaire ; la bouche est le plus souvent longuement fendue en gueule.

La queue existe toujours, quelquefois très longue, en principe portée bas chez les Carnivores sauvages, relevée au contraire chez les Carnivores domestiques.

Caractères anatomiques

•> Le squelette des Carnivores se caractérise par une colonne vertébrale longue et flexible composée, suivant les espèces, de 36 à 64 vertèbres : 7 cervicales, 13 à 16 thoraciques, 6 à 7 lombales, 1 à 3 sacrales, 9 à 34, en moyenne 20, caudales ; un sternum à 8 ou 9 sternèbres ; 13 à 16 paires de côtes, dont 9 à 10 sternales.

Le crâne offre de vastes fosses temporales en large communication avec des fosses orbitaires à sourcil le plus souvent incomplet ; les surfaces articulaires temporales sont en gouttière transversale.

Les mandibules se font remarquer par des corps le plus souvent indépendants, une puissante apophyse coronoïde, une apophyse angulaire peu ou pas recourbée en dedans, et un condyle allongé transversalement.

La clavicule est rudimentaire ou absente, la scapula est dépourvue de cartilage à son bord dorsal ; dans le carpe, le scaphoïde, le semi-lunaire et l'os central s'associent en une pièce unique connue sous le nom d'os sca-pho-centro-lunaire.

•> L'appareil digestif traduit l'adaptation des Carnivores à leur régime alimentaire.

Le système dentaire affirme les facultés de préhension des proies et de dilacération des aliments carnés. A une diphyodontie marquée par un remplacement précoce et parfois presque total des dents lactéales, s'ajoute une hétérodontie très accusée surtout en ce qui concerne les molaires.

Le nombre de dents est très variable. Si certains Carnivores ont en effet une formule dentaire complète ou presque complète, d'autres n'ont qu'un nombre réduit de molaires. Cette réduction accuse la perfection de l'adaptation au régime Carnivore. La formule dentaire globale donnant les limites extrêmes des variations de la dentition chez les Carnivores, peut s'établir de la façon suivante :

 

3

 

1

 

2-4

 

1-4

 

7

 

12

I

__

C

__

PM

__

M

__

=

__

ou

__

 

2-3

 

1

 

2-4

 

1-4

 

6

 

12

 

soit 26 à 28 dents au minimum, 46 à 48 maximum. Comme on le voit, la réduction se fait aux dépens des prémolaires ou des arrières-molaires. Toutes les dents sont du type brachyodonte, c'est-à-dire à croissance rapide et limitée.

Les incisives sont relativement petites, de type sectoriel et plus ou moins nettement plurilobées à l'état vierge.

Les canines, toujours très développées aux deux mâchoires, prennent parfois des dimensions considérables.

Les arcades molaires se caractérisent chez la plupart des Carnivores par une dent plus développée de type tubercule-sectoriel, connue sous le nom de dent carnassière. Cette dent est toujours la quatrième prémolaire supérieure (pm 4), la première molaire inférieure (m 1).

La dent carnassière atteint son maximum de développement chez les Carnivores parfaits. Sa présence permet de distinguer dans les arcades molaires des dents précarnassières, qui sont toujours des prémolaires aux deux mâchoires, de type sécodonte plus ou moins accusé, et des dents post-carnassières qui sont toujours des arrières-molaires de type bunodonte, ce qui leur a valu le nom de tuberculeuses, en nombre plus réduit que les pré-carnassières.

La dentition lactéale des Carnivores se fait remarquer par un nombre variable de molaires caduques, en principe égal à celui des prémolaires.

Dans cette série ce sont la 3e molaire supérieure et la 4e molaire inférieure qui sont les carnassières.

Les organes digestifs abdominaux se font remarquer chez les Carnivores par un estomac simple, de grande capacité ; un intestin court, large, à parois épaisses, qui tend cependant à s'allonger dans les espèces omnivores ; le caecum est petit, rudimentaire, quelquefois absent (Ursidés).

•> L'appareil urinaire se caractérise par des reins ordinairement simples à surface régulièrement modelée, exceptionnellement lobules (Ursidés, Lutrinés) ou avec des traces de lobulation dans certaines espèces.

•> L'appareil génital mâle offre des testicules en position périnéale ; un pénis court dirigé en bas et en arrière, le plus souvent pourvu d'un os pénien. La prostate existe tantôt très volumineuse, tantôt rudimentaire. Les glandes bulbo-urétrales font défaut chez les Arctoïdés, mais s'observent chez les Herpestoïdés.

•> L'appareil génital femelle se caractérise par des ovaires en général encapsulés dans une bourse ovarique ; un utérus toujours bicorne à corps très court, parfois duplex, c'est-à-dire complètement double (Cryptoprocte, Euplère, Binturong).

•> La placentation se fait par un placenta zonaire (complet ou incomplet), discoïde (simple ou double), autour d'un sac chorial propre à chaque foetus.

•> La gestation des Carnivores est multipare, elle comporte de 2 à 11 petits suivants les espèces. Les jeunes naissent toujours les yeux fermés et dans un état d'imperfection organique marqué.

•> L'appareil mammaire, ordinairement situé en position abdominale, peut déborder jusque sur la région pectorale, ou se limiter à la région inguinale. Le nombre de paires de mamelles qui le constituent est très variable suivant les espèces : 6 ou 5 chez les Canidés, 3 à 4 chez les Félidés, 1 chez les Loutres. Les tétines sont peu détachées, coniques, percées de plusieurs orifices lactifères.

•> L'appareil de l'innervation se caractérise, chez les Carnivores, par un cerveau assez développé, nettement macrosmatique, mais dont les hémisphères cérébraux ne recouvrent pas complètement le cervelet. Chaque hémisphère possède un lobe frontal réduit et un lobe pariéto-occipital au contraire très étendu constitué par quatre circonvolutions arquées autour d'une profonde fissure pseudosylvienne.

•> La peau est souple, élastique, plus ou moins riche en glandes suivant les espèces, mais aucune, même les Canidés, n'en est dépourvue. Outre les glandes mammaires déjà citées plus haut, les glandes cutanées donnent lieu chez tous les Carnivores à la formation de glandes anales, annexées à la terminaison du tube digestif et, dans certaines espèces telles que les Viverrinés, à des glandes spéciales périnéoscrotales dites glandes à parfum.

 

•> Les poils sont au moins de deux ordres, sinon de trois : des poils de bourre ou de fourrure, fins, laineux, nombreux, des poils de soutien ou poils de garde, plus longs et plus raides, quelquefois des poils intermédiaires, mélangés en proportion très variable suivant les espèces, dont l'ensemble constitue une fourrure moelleuse et très chaude. Ce pelage, offre tantôt une coloration uniforme ou plus ou moins dégradée, tantôt des dessins élégants en taches, ocelles ou rosettes et raies, qui le font particulièrement rechercher comme fourrure.

 

APPAREIL LOCOMOTEUR

 

SQUELETTE ET OS

Le squelette du Chien (fig. 1) comprend 279 à 282 os. Ce nombre élevé de pièces osseuses est dû, outre le grand nombre des doigts, à la présence de nombreux sésamoïdes annexés aux articulations métacarpe et métatarso-phalangiennes. On trouve même parfois des sésamoïdes dorsaux qui doivent s'ajouter au total ci-dessus indiqué.

A l'état normal, le squelette représente de 8 à 9 % du poids du corps, ce taux étant plus fort pour les Chiens de petite taille que pour ceux de taille élevée.

Les os des Carnivores sont, en général, allongés, grêles et minces. L'abondance de substance compacte leur confère pourtant une forte densité et une grande résistance. La moelle osseuse, peu abondante, est molle, diffluente, de couleur rougeâtre plus ou moins grise et terne.

Les cartilages articulaires sont blancs, bleutés près des marges articulaires et assez épais, surtout sur les vieux sujets où ils sont nettement blanchâtres.

L'ossification du squelette des Carnivores débute tardivement, puisque à la naissance il n'existe que des noyaux primaires et que les os du carpe et du tarse sont encore à l'état cartilagineux. Par contre, l'ossification est à marche rapide ; elle ne dépasse pas le 1/6 de la durée moyenne de la vie dans ces espèces. De tous les animaux domestiques, ce sont les Carnivores qui ont la croissance la plus rapide.

Tronc

•> Axe vertébral

Le rachis (fig. 1) comprend de 50 à 52 vertèbres chez le Chien, réparties en 5 segments ou régions. Le segment cervical comprend 7 os dans les deux espèces, le segment dorsal : 13 os, le segment lombal : 7 os, le segment sacral : 3 os, le segment caudal : de 20 à 22 os. Cette formule vertébrale est remarquablement fixe et les variations numériques de l'axe vertébral des Carnivores sont moins fréquentes que dans les autres espèces.

Dans son ensemble, l'axe vertébral est long, grêle, sans fortes saillies apophysaires. Il forme une courbure convexe en avant dans le segment cervical et le début du segment thoracique, se relève en voûte peu accusée en arrière jusqu'à un angle du promontoire très marqué pour retomber ensuite régulièrement en arrière et en bas. Il est remarquablement mobile.

La longueur du segment cervical mesure les 2/3 du segment dorsal et les 9/10 du segment lombal ; elle est 4fois celle du sacrum.

Les vertèbres cervicales (fig. 2) sont au nombre de sept. Elles sont fortes. Leur corps est déprimé latéralement et les particularités articulaires sont effacées ; les arcs, assez étroits, sont flanqués d'apophyses épineuses peu marquées et d'apophyses articulaires tuberculées.

Les vertèbres thoraciques (fig. 3) comprennent treize vertèbres. Elles présentent un corps court et déprimé, des apophyses épineuses triangulaires, à sommet pointu et des apophyses transverses flanquées de tubercules mamillaires et de tubercules accessoires nets.

Les vertèbres lombales (fig. 4) sont au nombre de sept. Elles sont caractérisées par leurs apophyses épineuses triangulaires en antéversion, flanquées de chaque côté par de hautes apophyses mamillaires. Les apophyses transverses sont étroites et fortement obliques en avant et en bas.

Les vertèbres sacrales (fig. 5), au nombre de trois, forment un sacrum court, quadrangulaire et coudé. La crête sacrale médiane, mince et basse, est divisée en trois pointes.

Les vertèbres caudales (fig. 6), sont au nombre de vingt à vingt-deux ; elles sont caractérisées par les apophyses hémales à la partie ventrale du corps vertébral.

•> Thorax

Le sternum (fig. 3) est composé de huit sternèbres. Il forme une pièce longue, cylindroïde, relevée en avant sur la première stemèbre aplatie et triangulaire.

 Les côtes (fig. 3) sont au nombre de treize paires, dont neuf sternales et quatre asternales. Elles sont régulièrement incurvées, épaisses et cylindroïdes. Les cartilages costaux sont grêles, arrondis et recourbés en avant.

Membres

•> Membre thoracique

Le squelette du membre thoracique (fig. 7) se compose de quarante et un os : deux pour la ceinture thoracique, un pour le bras, deux pour l'avant-bras et trente-six pour la main.

La ceinture thoracique comprend deux os : la clavicule, stylet osseux inclus dans le muscle brachio-céphalique et la scapula (I, fig. 7), nettement semi lunaire en raison de la forme curviligne de son bord crânial ; la face latérale de cet os est divisée en deux fosses d'égale largeur par une épine scapulaire (2, fig. 7) pourvue ventralement d'un processus hamatus (16, fig. 7).

Le bras a pour base l'humérus (II, fig. 7). Long, grêle, nettement incurvé en S, pourvu d'un sillon brachial large et peu profond, cet os a ses deux extrémités bien détachées, notamment sa tête.

L'avant-bras comprend deux os également développés et articulés l'un sur l'autre par des jointures synoviales :

un radius (III, fig. 7) aplati et arqué, à extrémités peu renflées ;

une ulna (III, fig. 7) plus longue, pourvue d'un olécrâne (20, fig. 7) abaissé et quadrangulaire.

La main (IV fig. 7et fig. 8) est caractérisée par la présence de cinq doigts : quatre principaux complets, les doigts II, III, IV et V; et un pouce, ou doigt I, médial et incomplet.

Le carpe est formé de sept os disposés en deux rangées : trois à la rangée proximale et quatre à la distale, auxquels s'ajoute, en dedans, un os surnuméraire, l'os phacoïde , trace du pré-pollex ou doigt 0 de la main heptadactyle. La rangée proximale comprend, de dehors en dedans, le pisiforme (22, fig. 7, le pyramidal (23, fig. 7) le scapho- lunaire (8, fig. 7). La rangée distale présente, dans le même sens : le crochu (24, fig. 7), le grand os (9, fig. 7) le trapézoïde et le trapèze.

Le métacarpe se compose de cinq os. Les quatre métacarpiens externes, correspondant aux doigts II, III, IV et V, sont presque également développés, cylindriques, droits et parallèles. Le cinquième metacarpien (23, fig. 8), placé en dedans, appartient au doigt I ou pouce ; il est court et comprimé latéralement.

Les phalanges sont au nombre de  quatorze. Les quatre grands doigts en comptent chacun trois, distinguées en : phalange proximale (12, fig. 7), phalange moyenne (13, fig. 7) et phalange distale (14, fig. 7). Le pouce (5, fig. 8) n'en possède que deux, la première phalange étant soudée au métacarpien.

Deux grands sésamoïdes sont annexés à la face palmaire de chaque métacarpien et parfois un sésamoïde dorsal est situé sur sa face antérieure. Les petits sésamoïdes n'existent pas.

•> Membre pelvien

Le squelette du membre pelvien (fig. 10) est formé de trente-neuf os : un pour la ceinture pelvienne, un pour la cuisse, trois pour la jambe et trente-quatre pour le pied.

La ceinture est constituée par un coxal (fig. 9) allongé horizontalement, presque rectiligne, l'ilium dans le prolongement de l'ischium. La symphyse pelvienne n'est que très tardivement ossifiée.

La cuisse a pour base un fémur (22, fig. 9), long, cylindroïde et arqué, présentant une tête articulaire proximo-médiale bien pédiculée, flanquée d'un grand trochanter bas et tubéreux ; deux os sésamoïdes (23, fig. 9) supra-condylaires le complètent en arrière.

La jambe comprend une patelle (6, fig. 9), longue, épaisse et aplatie ; un tibia (7, fig. 9) également long, incurvé en S latéralement renflé à son extrémité supérieure ; une fibula (26, fig. 9) complète, styloïde mais à extrémités élargies.

Le pied a une composition analogue à celle de la main ; il se compose de quatre doigts complets auxquels s'ajoute un doigt médial inconstant et toujours incomplet quand il existe.

Le tarse est constitué par sept os disposés en deux rangées. La rangée proximale comprend : le talus crânial et latéral (8, fig. 9), divisée en deux parties par un col étroit, et un calcanéus (27, fig. 9) placé caudalement et médialement au talus, dont le sommet est divisé par une coulisse marquée. La rangée distale comprend cinq os : le cuboïde (28, fig. 11) latéral, le scaphoïde (9, fig. 11) médial et proximal ainsi que trois cunéiformes (26, 27 et 28, fig. 11) médiaux et proximaux.

Le métatarse (fig. 11) comprend quatre os correspondant aux doigts II, III, IV et V, disposés comme les métacarpiens de la main. Chez le Chien, ils sont rectilignes, les métatarsiens extrêmes (II et V) plus petits que les métatarsiens médians (II et III).

Lorsque le métatarsien du pouce (I) existe, il est petit et incomplet.

• Les phalanges (fig. 11) et les sésamoïdes sont en même nombre et offrent la même disposition qu'au membre thoracique.

Tête

Le squelette de la tête comprend vingt-huit os, tant pairs qu'impairs, dont neuf crâniens, dix-neuf faciaux et un appareil hyoïdien.

•> Os crâniens

Les os crâniens forment, chez le Chien, une masse toujours convexe, mais plus ou moins globuleuse suivant les races. Cette masse est relevée d'une crête sagittale (15, fig. 12) sur sa face dorsale, creusée latéralement d'une vaste fosse orbito-temporale que domine une arcade zygomatique incurvée sur les côtés (5, fig. 12), assez tourmentée vers le bas. Ces os limitent une cavité crânienne spacieuse, ovoïde, rectiligne, bordée en avant seulement par des sinus. Les os crâniens comprennent :

Un occipital (15, 16, fig. 13et 9, fig. 14) élargi en triangle, dont le sommet, tubéreux et saillant, s'unit à la crête pariéto-temporale.

Un sphénoïde, dont le corps évasé en arrière est flanqué d'ailes rostrales et caudales, celles-ci entrant dans la constitution d'apophyses ptérygoïdes.

Un ethmoïde, dont les volutes sont longues, nombreuses, minces et les fosses olfactives vastes.

Deux frontaux (18, fig. 12 et 9, fig. 13) larges, plus ou moins bombés, pourvus d’apophyses orbitaires ne rejoignant pas l'arcade zygomatique.

Deux pariétaux (11, fig. 13 et 2, fig. 12) vastes, quadrangulaires, très développés dans leur partie orbitaire.

 Deux temporaux dont les trois pièces sont rapidement soudées et qui se caractérisent par : une écaille (13, fig. 13) peu étendue, une volumineuse partie lympanique soudée à l'occipital, une apophyse zygomatique (17, fig. 12) très recourbée, pourvue d'une surface articulaire mandibulaire conformée en gouttière.

•> Os faciaux

Les os faciaux forment des mâchoires qui, chez le Chien, sont tantôt longues au devant d'un crâne surbaissé et tantôt courtes au bas d'un crâne globuleux.

La mâchoire supérieure offre :

Deux maxillaires (3, fig. 13) courts, triangulaires, ondulés, dépourvus de crête faciale mais relevés chacun d'une large apophyse palatine creusée des alvéoles dentaires avec un sinus maxillaire réduit.

Deux incisifs (1, fig. 13) dont le corps épais, creusé des alvéoles incisives, est prolongé par une apophyse nasale effilée et une apophyse palatine allongée.

Deux palatins très développés aussi bien dans leur partie orbitaire que dans leur partie palatine.

Deux ptérygoïdiens développés en lame quadrilatère pourvue d'un crochet effilé (32, fig. 12).

Deux zygomatiques (22, fig. 12et 6, fig. 13) en lame triangulaire recourbée en dehors.

Deux lacrymaux (5, fig. 13) très réduits, étalés en plaque carrée sur le plancher orbitaire.

Deux nasaux (24, fig. 12et 2, fig. 13) courts et étroits, sans pointe nasale.

quatre cornets nasaux, deux de chaque côté : un dorsal ou nasal réduit et un ventral ou maxillaire volumineux, à enroulement double et comprimé

Un vomer court, évasé en arrière pour former un canal naso-pharyngien.

La mâchoire inférieure (fig. 15) est constituée par les mandibules à branches épaisses et fortes, pourvues d'une apophyse angulaire bien sortie, et dont les corps se rejoignent sans se souder.

•> Appareil hyoïdien

L'hyoïde (fig. 16) comprend un corps réduit sans processus lingual mais avec deux longues cornes laryngées et des arcs de suspension grêles et styloïdes, composés chacun de trois pièces.

ARTICULATIONS

Les articulations des Carnivores sont remarquables par leur très grande souplesse et par l'étendue de leurs mouvements. Le petit nombre et la faible importance des ligaments élastiques sont aussi une des caractéristiques de leur structure;

Les articulations du tronc présentent, en particulier, des disques intervertébraux d'une grande minceur et des ligaments communs larges, mais minces et peu étendus. La souplesse articulaire se retrouve dans les articulations chondro-sternales qui sont des diarthroses et non des synarthroses.

Dans les membres, les synarthroses sont exceptionnelles et, aussi bien dans l'avant-bras que dans la jambe, les mouvements de pronation et de supination sont rendus possibles grâce aux jointures synoviales qui unissent les os de ces régions. La laxité et la longueur des ligaments funiculaires des principales jointures sont à remarquer.

MUSCLES

Tête

Les muscles de la tête sont caractérisés par le grand développement, la complexité et l'enchevêtrement des peauciers, ainsi que par la puissance des muscles masticateurs.

Le muscle temporal (12, fig. 18) est le plus puissant des muscles masticateurs. De forme globuleuse, large et fort, il comprend dans son épaisseur plusieurs lames aponévrotiques de constitution. Il se fixe sur toute l'étendue de la fosse temporale, sur la crête sagittale lorsqu'elle existe ainsi que sur la partie supérieure du ligament orbitaire. Son insertion ventrale se fait sur les deux faces de l'apophyse coronoïde de la mandibule où il s'unit, en avant, avec le bord caudal du muscle masséter.

Le muscle masséter (35, fig. 18) très puissant, recouvre la partie de la mandibule située en arrière des dents molaires et remplit la fosse latérale : fosse massétérique. Il est épais, fortement bombé et divisé en trois plans superposés, dont les fibres affectent des directions différentes. Parti de l'arcade zygomatique, il déborde en arrière et en bas le bord caudal de la mâchoire par une partie de ses fibres superficielles qui gagnent même la face médiale de l'os, tandis qu'une autre partie se termine par un tendon spécial sur l'apophyse angulaire.

Cou

Les muscles du cou, entourés d'un double peaucier, offrent à considérer un muscle brachio-céphalique indépendant de l'omo-transversaire, un sterno-céphalique divisé, un scalène multiple et par contre l'absence de l'omo-hyoïdien. La région cervicale supérieure forme une masse bombée et compacte, débordant en dehors et en haut le noyau cervical. Elle comprend des muscles aplatis, disposés en couches superposées, symétriquement juxtaposés de chaque côté du plan médian occupé par le ligament nuchal.

Le muscle brachio-céphalique (2, fig. 19) croise en oblique la face latérale du cou. De forme triangulaire à sommet inférieur, il s'étend du bord supérieur de la région vers la face crâniale du bras. Au devant de la pointe de l'épaule, il est pourvu dans son épaisseur de la tige rudimentaire, osseuse ou fibro-cartilagineuse, qui représente le vestige de clavicule des Carnivores. Cette clavicule divise le muscle en trois branches : une caudale, le muscle cléïdo-brachial, qui se fixe à la crête numérale, deux crâniales incomplètement séparées, dont la ventrale ou branche cléïdo-cépha-lique se fixe à la crête mastoïdienne en commun avec le sterno-céphalique et l'autre, dorsale ou branche cléïdo-cervicale, s'attache sur la crête occipitale et le raphé médian du cou en s'unissant au trapèze cervical.

Le ligament nuchal est dépourvu de partie lamellaire. Il est formé chez le Chien (16, fig. 20), par un petit cordon arrondi, de nature élastique, double dans sa moitié crâniale, qui s'insère sur le tubercule caudal de l'apophyse épineuse de l'axis, simple dans sa moitié caudale qui se fixe sur le sommet de l'apophyse épineuse de la première vertèbre thoracique où il se continue par le ligament supra-épineux. Latéralement il est recouvert par les muscles profonds de la région cervicale supérieure qui prennent attache sur lui par quelques fibres.

La portion cervicale du trapèze (16, fig. 19) est vaste. Elle s'étend du bord supérieur du cou où elle s'attache sur le ligament nuchal et les apophyses épineuses des trois ou quatre premières vertèbres thoraciques, à la région scapulaire où elle fixe sur toute la hauteur de l’épine de la scapula jusqu'à l'acromion, an niveau de l'insertion de l'omo-transversaire (3, fig. 19). Son bord crânial s'unit en haut au brachio-céphalique (2, fig. 19), en bas, il limite avec le bord caudal de ce muscle un espace triangulaire où sont logés les lymphonœuds préscapulaires.

Le dentelé du cou (30, fig. 21) est puissant. Il s'unit si intimement en arrière au dentelé ventral du thorax (22, fig. 21) qu'il semble prolonger ce muscle dans la région cervicale. Il s'insère par cinq digitations sur les apophyses transverses des cinq dernières vertèbres cervicales ; ses fibres convergent, en haut, sur la surface rugueuse supérieure de la face médiale de la scapula.

Le rhomboïde (28 et 32, fig. 21), dans sa portion cervicale, est plus long, plus épais mais moins large que dans sa portion thoracique. Cette partie cervicale prend insertion sur toute la longueur du ligament nuchal et sur les trois ou quatre premières apophyses épineuses thoraciques. Son bord crânial est longé par une bandelette charnue bien détachée qui se fixe, par un tendon aplati, sur la crête nuchale ; c'est la portion céphalique du rhomboïde (24, fig. 21). Ce muscle s'attache, d'autre part, à la face interne la scapula, en commun avec le dentelé du cou.

Tronc

Les muscles du tronc, également disposés en quatre couches, sous un peaucier vaste et épais, sont des lames charnues très étendues avec des aponévroses réduites.

Les muscles de l'abdomen sont très développés et donnent aux parois abdominales leur consistance charnue et leur épaisseur.

Les muscles pectoraux sont au nombre de trois seulement, le subclavier manquant.

Le muscle pectoral descendant a la forme d'une bandelette musculaire (27, fig. 22) jetée superficiellement du sternum au bras.

Le muscle pectoral transverse est situé sous le précédent (7, fig. 22) et le déborde largement, surtout en arrière. Plat et mince, de forme quadrilatère, il part de la face ventrale des deux premières sternèbres pour se diriger en dehors et s'insérer sur toute l'étendue de la crête numérale.

Le muscle pectoral ascendant, le plus développé (14 et 32, fig. 22), forme une épaisse nappe triangulaire à sommet crânial, croisant la direction générale des muscles superficiels. Il est formé de fibres musculaires volumineuses très facilement dissociables. Par sa base, il s'insère sur toute la longueur de sternum et sur les cartilages costaux correspondants, par son sommet, dirigé en avant et en dehors, il s'attache sur la lèvre latérale du sillon intertuberculaire et le sommet du tubercule majeur de l'humérus.

Les muscles des parois thoraciques   peuvent être groupés en deux régions, ceux de la région dorsale et ceux de la région costale. Les uns et les autres sont revêtus par un grand muscle sous-cutané : le muscle peaucier du tronc (11, fig. 17).

Les muscles de la région dorsale, pour la plupart étalés, se superposent et forment ainsi quatre plans distincts. Le premier plan, superficiel, comprend la portion thoracique du trapèze et le grand dorsal.

La. portion thoracique du trapèze (20 fig. 19) est beaucoup moins développée que sa portion cervicale ; elle ne dépasse pas en arrière la dixième vertèbre thoracique et ne s'étend pas ventralement au-dessous du tiers moyen de l'épaule. Presque entièrement charnue, elle s'insère en haut sur les apophyses épineuses des vertèbres thoraciques comprises entre la troisième et la dixième ; en bas, elle s'attache par une brève aponévrose sur la partie supérieure de l'épine scapulaire.

Le grand dorsal (21, fig. 19) est très vaste et recouvre les faces latérales du thorax sans toutefois s'étendre ventralement au-dessous d'une ligne allant de la hanche à la partie moyenne du bras. Par son bord supérieur, aponévrotique, il s'insère sur toute la ligne dorso-lombaire située en arrière de la dixième vertèbre dorsale. II forme là, en s'unissant aux aponévroses des muscles sous-jacents, un fascia épais, résistant et tendu qui plaque contre les muscles dorsaux des plans profonds et que l'on nomme : fascia thoraco-lombaire (23, fig. 19). La portion charnue qui lui succède s'étend sur toutes les côtes et se fixe même sur la face externe des deux dernières. Elle s'engage à la face médiale de l'épaule et du bras pour s'insérer à la face médiale de l'humérus en commun avec le grand rond.

Les muscles de la paroi costale sont superficiellement recouverts en partie par le muscle grand dorsal. Ils comprennent au-dessous de cette nappe charnue : le dentelé ventral du thorax, le système des scalènes, le droit du thorax, les intercostaux.

Le dentelé ventral du thorax (22, fig. 21) est uni et ne forme qu'un seul muscle avec le dentelé du cou. Il est épais et charnu. Parti de la scapula, il se divise ventralement en sept ou huit digitations qui se fixent sur la partie moyenne du bord crânial des sept ou huit premières côtes. Les digitations dorsales sont couvertes par le faisceau dorsal du scalène tan­dis que les dernières s'entrecroisent avec celles de l'oblique externe de l'abdomen.

Les muscles de la croupe et de la cuisse sont importants. Outre les muscles fessiers et fémoraux habituels, ils comprennent un piriforme , suppléant un ligament sacro-sciatique atrophié.

Les muscles des membres (fig. 19) tirent leurs caractères particuliers du nombre des doigts de la main et du pied. Au membre thoracique on trouve ainsi : deux fléchisseurs et six extenseurs antébrachiaux, deux extenseurs et trois fléchisseurs carpiens, trois extenseurs et deux fléchisseurs phalangiens. Au membre pelvien on a, de même : un extenseur et trois fléchisseurs tarsiens, deux extenseurs et deux fléchisseurs phalangiens, trois fi biliaires.

Chez les Carnivores, on trouve des muscles rotateurs (de la pronation et de la supination) et des muscles propres des doigts qui doublent des muscles interosseux développés à l'égal du nombre des métacarpiens ou métatarsiens.

APPAREIL DIGESTIF

SYSTÈME DENTAIRE

Les Chiens sont, comme tous les Mammifères domestiques, des animaux diphyodontes, c'est-à-dire qu'ils possèdent deux dentitions successives : une dentition de lait ou dentition déciduale et une dentition adulte ou dentition permanente. Chacune de ces dentitions comprend des incisives, des canines et des molaires. Toutes les dents de la première dentition sont remplacées par des dents adultes, à l'exception cependant de la première molaire qui persiste et figure dans la seconde dentition. Par contre, il est des dents de la dentition permanente, les arrière-molaires, qui ne sont pas représentées dans la dentition lactéale. La forme des dents du Chien est parfaitement adaptée au régime alimentaire de l'animal ; elles sont pour la plupart minces, tranchantes et profondement découpées. La couronne, d'une blancheur éclatante par suite de l'absence de cément, est renflée à sa base en un bourrelet, le «cingulum», qui surmonte un collet bien marqué. Les racines sont fortes ; dans les dents pluri-radiculées, elles sont divergentes.

Ces dents croissent rapidement, mais les mouvements de croissance et d'éruption sont limités : ces dents sont brachyodontes.

Dentition d'adulte

La dentition adulte comprend 42 dents réparties suivant les formules générales suivantes :

incisives 3/3; canines 1/11; prémolaires 4/4; molaires 2/3

Soit pour :

la mâchoire supérieure :

6 incisives, 2 canines, 8 prémolaires et 4 molaires.

la mâchoire inférieure :

6 incisives, 2 canines, 8 prémolaires et 6 molaires.

La mâchoire inférieure a donc deux dents de plus que la mâchoire supérieure. La formule de la dentition adulte, développée suivant la méthode de RTTSCHE, donne les renseignements ci-après :

 

Ire IIe IIIe

 

I

 

Ire IIe IIIe IVe

 

Ire IIe

i

_______

c

________

pm

________

m

_______

 

Ire IIe IIIe

 

I

 

Ire IIe IIIe IVe

 

Ire IIe IIIe

 

Cette formule indique que la première prémolaire, à chaque mâchoire, est une dent de la dentition déciduale qui persiste dans la dentition permanente.

Les incisives (I, fig. 23) sont au nombre de 6 à chaque mâchoire, 3 de chaque côté. On les distingue par des noms particuliers : la pince (P, fig. 23) est la dent centrale ou mésiale, la mitoyenne (M, fig. 23) est adjacente à la pince, le coin (C, fig. 23) est la dent extrême ou distale. Elles sont verticalement implantées dans l'os incisif à la mâchoire supérieure, dans le corps de la mandibule à la mâchoire inférieure et convergent légèrement par leurs racines.

L'arcade incisive (5, fig. 24 et 25) forme une courbe légèrement convexe en avant, plus régulière à la mâchoire supérieure qu'à l'inférieure, où elle a une tendance à l'aplatissement. Les arcades incisives des deux mâchoires ne s'opposent pas exactement l'une à l'autre dans un plan vertical. Les dents supérieures se placent un peu en avant des dents inférieures et les recouvrent légèrement.

La conformation de chaque incisive présente à considérer, à l'état vierge, une couronne (1, fig. 26) aplatie d'avant en arrière, précédant une racine (3, fig. 26) comprimée latéralement. La face vestibulaire ou antérieure de la couronne (6, fig. 26) est convexe et bombée. La face linguale ou postérieure (9, fig. 26) est taillée en biseau ; de forme triangulaire, elle possède une éminence conique (7, fig. 26) peu marquée dont la base est limitée par le cingulum (8, fig. 26), qui affecte la forme d'une crête en V très saillante. Son bord libre (4, fig. 26), tranchant et de forme générale convexe, est divisé pour la mitoyenne supérieure en trois lobes par deux échancrures ; le lobe central (5, fig. 26), plus développé que les deux autres, donne à cette couronne une forme très spéciale dite en trèfle ou en fleur de lys. La racine (3, fig. 26) est simple, longue, forte ; elle est plus large sur la face vestibulaire que sur la face linguale et les faces latérales sont évidées en un large sillon.

Des différences sont à signaler. Dans chaque arcade (fig. 24 et 25) les coins sont plus volumineux que les mitoyennes et celles-ci davantage que les pinces. De même, les incisives supérieures sont plus volumineuses que celles de la mâchoire inférieure, le bourrelet de la face linguale plus marqué, la lobulation plus accusée. Le coin supérieur (9, fig. 24) se fait remarquer par le grand développement de son lobe central qui, pointu et recourbé en bas et en arrière, surplombe un lobe distal très réduit et donne ainsi à cette dent une allure caniniforme. Le lobe mésial fait défaut sur les incisives inférieures qui apparaissent bilobées. De ces différences de dimensions il résulte que, dans l'occlusion buccale, les incisives supérieures ne correspondent pas exactement à leurs homologues inférieures. Ainsi, la pince supérieure s'oppose à la pince et à la mitoyenne inférieure, la mitoyenne supérieure se place entre la mitoyenne inférieure et le coin inférieur, le coin supérieur déborde en dehors le coin inférieur entre cette dent et la canine.

Les canines, crochets, crocs ou dents lanières (fig. 23), sont bien développées dans les deux sexes. Elles sont placées entre les coins et les prémolaires : la canine supérieure laisse entre elle et le coin supérieur la place de la canine inférieure qui passe ainsi au devant d'elle.

Ces dents ont une forme conique, recourbée en arrière et en dedans.

La couronne (3, fig. 27), légèrement colletée, est seule recouverte d'émail. La face vestibulaire (I, fig. 27) est convexe ; la face linguale (II, fig. 27), concave, est creusée sur ses bords de deux rainures, dont la postérieure, plus accusée que l'antérieure, est limitée par une crête saillante ; le bord mésial (1, fig. 27) est convexe et épais ; le bord distal (2, fig. 27) est mince et concave.

La racine (5, fig. 27) est séparée de la couronne par un collet (4, fig. 27) très net surmonté d'un cingulum manifeste. Large et longue, elle est comprimée latéralement.

Les canines supérieures sont plus fortes et moins divergentes que les inférieures ; leur cingulum est plus accusé.

Les molaires (1, fig. 24, 25 et 28) sont au nombre de vingt-six, soit douze à la mâchoire supérieure (six de chaque côté) et quatorze à la mâchoire inférieure (sept de chaque côté). Ce nombre est très fréquemment sujet à variations en relations avec la forme des mâchoires. La réduction ou l'augmentation numérique des molaires porte toujours aux extrémités des arcades molaires, jamais au centre, par conséquent sur les premières prémolaires ou les dernières molaires.

> Les arcades molaires sont assez dissemblables. Les arcades supérieures (fig. 24), doublement infléchies en S, sont à convexité interne faible en avant, puis plus fortement convexes en dehors et convergentes en arrière. Les arcades inférieures (fig. 25) sont rectilignes, divergentes en arrière ; elles croisent obliquement en dedans et en arrière le bord libre de la mandibule ; elles sont recouvertes en dehors par les dents de l'arcade supérieure. La forme des arcades molaires est également sous la dépendance des dimensions de la face. Dans les Chiens à tête allongée, les molaires cessent de se toucher par leurs bords adjacents, s'écartent et s'isolent sur l'arcade ; dans les races à face courte, au contraire, l'arcade se raccourcit et les dents, pivotant légèrement sur elles-mêmes se chevauchent et s'affrontent partiellement par leurs faces latérales. Dans chaque mâchoire les molaires croissent en volume et en saillie du commencement de l'arcade vers le milieu pour décroître ensuite, plus complètement à la mâchoire inférieure qu'à la mâchoire supérieure. Le point culminant de l'arcade est marqué par une dent plus volumineuse qui porte le nom de carnassière (2, fig. 24, 25). La position de la carnassière est donnée par cette formule :

 

P4

C =

 

M1

A la mâchoire supérieure (2, fig. 24), cette dent est la 4ème de l'arcade, c'est-à-dire qu'elle représente la dernière prémolaire (P4) ; à la mâchoire inférieure (2, fig. 25), elle est la 5ème dent de l'arcade, c'est-à-dire la première molaire (Ml).

La carnassière n'est pas seulement remarquable par son volume, elle marque dans chaque arcade la séparation entre les deux groupes de dents forme différente. En avant d'elle, les molaires sont minces, coupantes, découpées en dents de scie ; ce sont les précarnassières (3, fig. 24et 25). En arrière de la carnassière, les dents sont basses, mamelonnées, triturantes ; on les appelle tuberculeuses (1, fig. 24et 25).

Les molaires supérieures (fig. 24) comprennent, de chaque côté : trois pré-carnassières, une carnassière, deux tuberculeuses.

Les précarnassières supérieures (3, fig. 24) sont aplaties transversalement. Elles ont deux racines. La couronne (3, fig. 28) présente un bord mésial rectiligne, taillé en arête vive et un bord distal également tranchant, mais divisé en deux ou trois pointes de hauteur décroissante : elle est circonscrite par un cingulum accusé. La première prémolaire (I, fig. 24) est uniradiculée, mamelon -née et du volume d'une incisive.

La carnassière supérieure (II, fig. 28) est une dent à trois racines (1, 2, et 10, fig. 28), dont deux antérieures divergentes et une postérieure forte. La couronne, aplatie transversalement et ceinturée d'un cingulum relevé en son milieu, est divisée en deux lobes : le lobe distal (11, fig. 28) est surbaissé et ondulé, le lobe mésial (7, fig. 28) très développé, pointu et flanqué en dedans d'un tubercule saillant caractéristique.

Les tuberculeuses supérieures (1, fig. 24) sont volumineuses et étirées dans le sens transversal. La première (I, fig. 24) a trois racines ; sa couronne possède trois mamelons : deux vestibulaires, volumineux et arrondis, un lingual, plus petit et flanqué en dedans d'un double tubercule d'émail. La dernière (II, fig. 24) ressemble en plus petit à la première ; son mamelon lingual est plus simple.

Les molaires inférieures (fig. 28) comprennent : quatre précamassières, une carnassière, deux tuberculeuses.

Les précarnassières inférieures (3, fig. 25) ressemblent aux précarnassières supérieures ; elles sont seulement plus épaisses.

La carnassière inférieure (III, fig. 28) n'a que deux racines dirigées en arriè­re. La couronne est divisée en trois lobes : deux mésiaux (5, fig. 28) hauts et pointus, un distal (14, fig. 28) surbaissé et tuberculeux, qui porte le nom de talon ; elle est dépourvue de lobe lingual.

Les tuberculeuses inférieures (1, fig. 25) sont plus volumineuses. La prémière (II, fig. 25) a deux racines obliques en arrière et une couronne à trois ou quatre mamelons. La seconde (III, fig. 25) rappelle en plus petit la première mais peut n'avoir parfois qu'une racine.

Lorsque les mâchoires sont en occlusion, c'est-à-dire rapprochées, les dents précarnassières des deux arcades ne sont jamais en contact et les inférieures se placent en avant de leurs correspondantes supérieures. Par contre, les carnassières et les tuberculeuses s'affrontent ; la carnassière inférieure, se place en dedans de la supérieure et son talon s'applique sous la partie linguale de la tuberculeuse supérieure (fig. 23).

Dentition déciduale

La dentition de lait du Chien (fig. 29) comprend 32 dents dont la formule ci-après donne la répartition :

i :3/3;c: 1/1 ;pm 4/4

Les incisives déciduales (5, et 9 fig. 29) ont la même forme que les adultes ; elles sont cependant plus petites, plus étroites et rapidement espacées sur l'arcade dentaire.

Les canines déciduales (4 et 8, fig. 29) sont plus grêles, plus fortement recourbées en arrière, mais toujours fortes et pointues.

Les prémolaires déciduales sont au nombre de quatre de chaque côté de chaque mâchoire et reproduisent en plus petit, par leur forme, les trois types des molaires adultes ; il y a donc des précamassières, des carnassières et des tuberculeuses, mais leur répartition dans les arcades est fort différente.

Les prémolaires déciduales supérieures (1, 2, et 3, fig. 29) comprennent : deux précarnassières, une carnassière, une tuberculeuse. La première précarnassière, qui persiste à l'âge adulte, a déjà été examinée avec les dents de la seconde dentition ; la seconde précarnassière est petite, triangulaire et pourvue de deux racines. La carnassière ressemble à la carnassière adulte, mais le lobe mésio-lingual, moins détaché, est reporté vers le milieu de la face interne de la dent. La tuberculeuse a trois racines ; sa couronne possède deux tubercules en dehors et une excavation en dedans.

Les prémolaires déciduales inférieures (6 et 7, fig. 29) se composent de : trois précarnassières et une carnassière. A l'exception de la première qui, comme la mâchoire supérieure, a été examinée dans la dentition adulte, les pré-carnassières de lait sont des dents à deux racines, pointues, tranchantes, à peine divisées. La carnassière de lait a tous les caractères de celle de l'adulte.

 

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