Nomenclature des Robes
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[Considérations sur la Race][Les Régions du corps][Les Types Morphologiques][Anatomie de l'Appareil Locomoteur][Allures et Locomotion][Nomenclature des Robes][La Notion de Standard][Conduite de l'élevage][Notions de Génétique][Le Comportement Social du Chien][Principes de Jugements]

 

CHAPITRE VI

PROPOSITIONS POUR UNE NOMENCLATURE DES ROBES CHEZ LE CHIEN

 

L'objet de ce rapport est de proposer une définition et une nomenclature des robes du chien, dans le but d'harmoniser le langage cynologique. Il est en effet courant d'observer qu'une grande variété de qualificatifs s'applique en réalité à la même robe, même si des différences liées à la nature du poil ou à des nuances de couleur s'observent.

La clé du classement proposé est largement inspirée des données actuelles relatives à la génétique de la coloration de la robe, mais pas en totalité car des points restent obscurs. Par ailleurs, il n'est pas possible dans tous les cas, au vu de l'animal, d'écrire sa formule génétique car il arrive que le même caractère soit régi par des mécanismes génétiques différents.

L'exposé est volontairement simplifié et s'efforce de caractériser les grands types de robes seulement : l'essentiel est que les clubs utilisent à l'avenir le même mot clé pour désigner chaque type fondamental de robe, quitte à garder toute liberté pour en préciser les multiples nuances et variantes.

La division classique en robes simples et robes composées n'a pas été retenue ici parce que ne s'harmonisant pas suffisamment avec les données génétiques. Nous lui substituerons un classement en les trois groupes fondamentaux suivants :

les robes primaires, qui ne comportent que des poils identiques entre eux. Elles constituent la palette de base des couleurs ;

les robes dérivées, comprenant des poils de couleurs différentes, mais sans formation de plages blanches ;

les robes panachées, dans lesquelles les poils blancs occupent des plages plus ou moins étendues sur le corps de l'animal.

Les termes « primaires » et « dérivés » ne sont nullement utilisés pour désigner une évolution dans le temps (on pourrait en effet supposer qu'avec l'âge, les robes primaires se transforment en robes dérivées), mais simplement pour sous-entendre une complexité croissante dans les combinaisons de couleurs.

I — ROBES PRIMAIRES

Le pelage de l'animal est constitué de poils identiques entre eux. Il peut apparaître unicolore, ce qui correspond au groupe des robes simples des auteurs classiques, ou bien être bicolore.

Dans la robe unicolore, le poil est unicolore, donnant ainsi un aspect uniforme à celle-ci. Dans la robe bicolore par contre, le poil est lui-même composé d'une association de deux teintes : le noir et le fauve le plus souvent.

a) ROBES UNICOLORES

Ces robes se classent en fonction de la couleur du poil. Etablir leur nomenclature revient à réaliser une classification de l'ensemble des teintes que peut présenter le pelage d'un chien.

Les nuances sont très variées, et sont influencées par la texture du poil, ce qui rend ce classement difficile et explique qu'actuellement, pour une même couleur, un très grand nombre de termes soit parfois utilisé.

Les pigments à l'origine de ces différents coloris sont au nombre de deux. L'un (l'eumélanine) donne des teintes sombres : noir ou marron, tandis que l'autre (la phaeomélanine) donne des coloris clairs : fauve. Il s'en suit que nous distinguerons trois types de robes unicolores :

les robes sombres, dont les poils  contiennent de l'eumélanine,

les robes claires, colorées par la phaeomélanine,

les robes blanches, qui résultent de  l'absence de pigment dans le poil.

ROBES SOMBRES

L'eumélanine donne le plus souvent une couleur noire mais engendre également le marron. Sous l'effet de gènes de dilution, ce même pigment est à l'origine de colorations bleue et beige.

a) PIGMENT NON DILUÉ

         Robe noire

Cette robe ne nécessite pas une longue description : le poil est noir de la racine jusqu'à la pointe, sans aucun éclaircissement de teinte. La truffe est également noire.

Sous l'influence de facteurs climatiques et nutritionnels, il arrive qu'une légère dégradation se manifeste, sous la forme de reflets roussâtres, mais cette décoloration disparaît après la mue de l'animal.

         Robe marron

La robe marron, qualifiée actuellement de chocolat, foie, châtain, (le châtain est en fait du fauve rouge ou fauve orangé), est constituée de poils uniformément bruns. La truffe de l'animal est également marron. Cette coloration brune présente quelques nuances plus claires mais celles-ci seront décrites comme marron afin de ne pas multiplier les termes à retenir.

 

b) PIGMENT DILUÉ

         Robe bleue

La couleur de cette robe est obtenue par dilution du pigment noir. Il s'agit d'une sorte de gris-bleu plus ou moins clair qui, lorsqu'il fonce, se rapproche de la couleur de l'ardoise. La totalité des poils et la truffe sont bleus, ces caractères étant visibles dès la naissance. Cette définition exclut du groupe des robes bleues celles qui résultent d'un grisonnement progressif du noir et se caractérisent par un pelage composé de poils blanchâtres et de poils noirs, ainsi qu'une truffe noire (Caniche, Kerry Blue). Les robes dites « bleues » du Braque d'Auvergne, du Bleu de Gascogne ou du Cocker sont, en réalité, plus complexes. Il n'est pas impossible que les plages sombres y soient parfois bleu foncé mais la différence avec le noir n'est pas facile à établir. L'aspect bleu provient plus probablement de l'association des poils noirs et des poils blancs dans les zones de panachures (tachetures, mélanges).

         Robe beige

Le beige est obtenu par la dilution de la couleur marron. Dans ce type de robe, que l'on rencontre chez le Braque de Weimar, l'ensemble des poils et la truffe sont beiges.

2 — ROBES CLAIRES

La phaeomélanine s'exprime par une gamme de nuances très variées, qui s'échelonnent du jaune au rouge vif. De même que le pigment foncé, la phaeomélanine peut subir l'action de gènes de dilution et donner alors des teintes mates et claires, pouvant aller à l'extrême jusqu'au blanchâtre.

a) PIGMENT NON DILUÉ

         Robes fauves

Ce terme général recouvre toutes les nuances résultant de la coloration du poil par la seule phaeomélanine mais, comme leur gamme de variation est étendue, il est souhaitable d'introduire des sous-classes.

En se limitant volontairement, celles-ci pourraient être au nombre de quatre : le fauve rouge, le fauve foncé, le fauve orangé, le fauve clair.

         Robe fauve rouge

Cette robe présente une teinte soutenue, chatoyante, voisine de celle de l'acajou. Le pelage est uniformément rouge, sans atténuation de couleur en parties déclives. Il est caractéristique notamment du Setter Irlandais.

         Robe fauve foncé

La robe fauve foncé se caractérise par une couleur sombre mais celle-ci, bien que pouvant tirer sur le rouge, n'atteint jamais la teinte chatoyante du fauve rouge. Elle semble toujours plus terne, même chez un animal à poil court.

Un éclaircissement peut s'observer dans les parties déclives de l'animal, donnant alors à ces régions une teinte fauve orangé.

         Robe fauve orangé

Dans cette classe entrent toutes les nuances de fauves intermédiaires entre le foncé et le clair. Elles se caractérisent par une teinte générale jaune doré, d'où les noms très évocateurs traditionnellement employés dans les descriptions de ces robes (golden, doré...) que l'on rencontre par exemple chez le Cocker, l'Epagneul Breton, le Blenheim, le Golden Retriever, etc...

 

Comme dans le cas précédent, la robe peut s'éclaircir dans les parties déclives de l'animal, celles-ci prenant une teinte fauve clair.

         Robe fauve clair

La teinte observée est ici claire et correspond à une couleur jaune dénuée de toute nuance plus sombre. Elle se caractérise par cette teinte blonde qui fait retenir habituellement les qualificatifs citron, froment, mais aussi jaune. On fa rencontre par exemple chez les Labradors.

b) PIGMENT DILUÉ

         Robes sable

Par dilution des nuances de fauve se forme une infinité de tons variant d'une couleur crème au blanchâtre. L'ensemble de ces robes est regroupé sous le vocable de « sable ».

Parmi les nombreuses nuances observées, trois teintes caractéristiques sont retenues :

         Robe sable ivoire

Ces teintes se caractérisent par une coloration jaune fade les apparentant à un beige clair. Sous le nom de robe sable ivoire sont regroupées entre autres les robes dénommées couramment crème et Isabelle.

         Robe sable argenté

La couleur de cette robe est encore plus pâle que dans le cas précédent et n'est pas sans évoquer une sorte de gris-argent. La distinction est parfois délicate à faire de la classe suivante :

         Robe sable platine

Cette teinte correspond à une dilution massive de la phaeomanine. La robe apparaît comme blanche à reflet métallique et se distingue bien du blanc.

3 — ROBE BLANCHE

Le poil apparaît parfaitement blanc sans aucune trace de coloration.

b) ROBES BICOLORES

Ces robes sont certainement celles qui montrent la plus grande diversité et posent de nombreuses difficultés de description.

Elles sont essentiellement composées de poils bicolores, poils sur lesquels il est possible de rencontrer des zones de deux couleurs, une claire et une sombre.

En génétique, ces poils sont fréquemment appelés « agoutis » (voir chapitre « Génétique de la coloration de la robe ».

La répartition de ces couleurs sur le poil est variable d'un individu à l'autre. Elles peuvent être nettement séparées en deux zones : une claire située à la base du poil, l'autre sombre en occupant l'extrémité. Ce cas est le plus fréquent mais d'autres modes de répartition existent : soit une bande sombre entourée par deux zones claires, soit une alternance plus ou moins régulière de bandes sombres et de bandes claires. Ces diverses dispositions, qui donnent des effets difficiles à différencier sur la robe rappellent celles observées chez de nombreux mammifères sauvages et cela explique la multiplication des appellations (poil de loup, poil de sanglier, poil de blaireau, poil de lièvre...).

La partie claire du port est de couleur fauve ou sable, la teinte pouvant présenter toutes les nuances déjà décrites pour ces deux couleurs. La partie sombre, colorée par l'eumélanine, présente les variations d'expression de ce pigment, et peut être noire, marron ou bleue. Elle peut également être beige, mais la distinction est alors presque impossible à faire d'avec le fauve. Toutes les associations sont possibles entre ces diverses nuances, le pelage prenant, d'une manière générale, une teinte fauve qui paraît recouverte ou voilée par endroit d'une ombre. La robe étant le plus souvent fauve et noire, c'est sous le nom de fauve charbonné qu'elle est décrite. On remarquera toutefois que charbonner signifiant : « noircir avec du charbon », il est arbitraire d'appliquer ce terme aux couleurs marron ou bleu. C'est uniquement sa très courante utilisation actuelle qui le fera conserver, à la place d'« ombré », qui serait bien préférable.

Le terme général est donc : robe fauve charbonné.

La robe fauve charbonné varie énormément dans son apparence en fonction de la nature du poil, l'extension des bandes colorées et la teinte de celles-ci.

Nature du poil : suivant que le poil est dur, long ou court, l'aspect n'est plus exactement le même, ce qui contribue à expliquer la richesse du vocabulaire actuel mais ne le justifie pas.

Extension des zones colorées : la partie sombre du poil varie d'une manière considérable, tous les intermédiaires pouvant être rencontrés entre une simple tache noire à l'extrémité et un poil presque entièrement noir, marqué de fauve à sa base seulement. Dans les parties déclives de l'animal, la partie sombre du poil peut disparaître, celui-ci devenant alors entièrement fauve.

Suivant ces variations, un chien pourra paraître noirâtre ou très charbonné alors que d'autres seront très clairs et paraîtront fauves.

Nature de la couleur sombre : si la couleur sombre est le plus souvent noire, elle peut être brune ou même bleue. De ce fait l'aspect général du chien change, la zone foncée passant à une couleur moins soutenue. Ces robes seront donc décrites en précisant la nature des deux teintes - associées. Par exemple :

robe fauve charbonné, sans préciser la nature de la couleur s'il s'agit de noir car l'expression « charbonné de noir » serait un pléonasme,

robe charbonné de marron.

Pour permettre une description complète du chien, il faudrait également ajouter l'extension de la charbonnure en la qualifiant : de « légèrement charbonné » si la zone sombre se situe sur la tête, les oreilles et la ligne du dessus seulement ; de « charbonné » s'il existe un équilibre entre le fauve et la zone sombre ; de « fortement charbonné » si l'animal apparaît recouvert d'une sorte de manteau sombre envahissant (lorsque la séparation entre les parties charbonnées et les parties claires apparaît assez nette, la robe peut entrer dans la catégorie du « fauve à manteau charbonné » (voir plus loin). Ces robes ne doivent pas être confondues avec le fauve bringé qui, lorsque le poil est long, présente souvent l'aspect du fauve charbonné. La différence apparaît à l'examen détaillé du pelage.

Cette robe peut présenter un masque, coloration sombre, plus ou moins étendue de la face, qu'il conviendra de signaler dans la description de la robe :

— Robe fauve charbonné, à masque.

 

Il — ROBES DÉRIVÉES

Ces robes proviennent de l'association de poils de couleurs différentes et dérivent des robes primaires par l'association des coloris de ces dernières, à l'exclusion de toute plage blanche.

Si le mélange de poils se fait de façon intime, le résultat en est une teinte à peu près uniforme, qui permettra de retenir la catégorie des « robes unicolores ».

La plupart du temps, il y a juxtaposition de taches colorées, ce qui donne alors « les robes pluricolores », qui se ventileront elles-mêmes en trois classes :   les  robes bigarrées, tachées et bringées.

a) ROBES UNICOLORES

Ces robes résultent d'un mélange intime de poils blancs et de couleurs (noir, marron), qui s'établit progressivement chez l'animal sous l'action d'un gène dit de grisonnement.

7. ROBE GRISE

Cette robe est formée par le mélange intime de poils noirs et de poils blanchâtres. Elle est traditionnellement dénommée grise dans les études consacrées à l'extérieur de tous les animaux domestiques, mais, souvent, son aspect général donne une impression de couleur bleue.

Il convient toutefois de réserver le terme bleu à la robe primaire déjà décrite : animal à poils et truffe bleus et naissant bleu. L'animal à robe grise naît noir et devient gris avec l'âge, sa truffe restant noire.

De la même façon, il convient d'éviter de nommer grises des robes rentrant dans d'autres catégories : le gris fer du Scottish terrier est en fait un sable bringé, le gris fer du Berger Allemand est un sable charbonné.

2.         ROBE GRÈGE

Cette robe résulte d'un mélange de poils marron et de poils blanchâtres. A la naissance, le chiot grège est marron avec truffe marron. La robe se décolore avec l'âge prenant une teinte beige, mais la truffe reste marron.

3.         ROBE AUBÈRE

Le terme aubère, tout à fait classique, a été retenu pour désigner la robe résultant d'un mélange de poils fauves et de poils blancs. A la naissance, le chiot est fauve, puis la robe s'éclaircit avec l'âge : le phénomène s'observe par exemple chez certains caniches « abricot » qui prennent avec l'âge une teinte peu recherchée.

4.         REMARQUE

Nous nous limitons à trois robes obtenues par grisonnement, qui ont l'avantage d'être aisément identifiables. On peut, toutefois, d'ores et déjà retenir que le gène de grisonnement est susceptible d'agir sur n'importe quelle robe et d'en modifier, parfois fortement, l'expression phénotypique.

b) ROBES PLURICOLORES

Ces robes sont formées par la juxtaposition de plages diversement colorées, sans intervention de plages blanches. Cette juxtaposition peut être le fait de deux teintes dérivant d'un même pigment ou de deux teintes provenant de deux pigments différents.

 

1. ROBES BIGARRÉES

La robe bigarrée est également décrite sous les noms d'« arlequin » ou de « merle », ce qui, dans ce dernier cas, correspond à l'utilisation directe du terme anglais.

Elle se caractérise par la présence de taches ayant un aspect très souvent déchiqueté et réparties au hasard sur le corps de l'animal. Les taches sont toujours d'une couleur plus soutenue (pigment non dilué) que le fond de la robe, constitué par la dilution du même pigment (taches noires sur fond bleu ou taches marron sur fond beige).

Il arrive toutefois que le fond de la robe soit en tout ou partie gris et non pas bleu. On peut décrire au moins quatre robes bigarrées :

la  robe  gris ou (et) bleu bigarrée (taches noires, fond bleu, truffe noire)

la robe grège ou (et) beige bigarrée (taches marron, fond beige, truffe marron)

la robe sable bigarrée (taches fauves, fond sable, truffe noire)

la robe blanche bigarrée (taches noires, fond blanc, truffe noire).

Le sable bigarré est rarement observé.

Chez le Dogue Allemand arlequin, le fond de la robe, qui est normalement bleu, a été modifié par sélection jusqu'à devenir blanc. Des traces de l'ancienne coloration du fond réapparaissent parfois sous forme de tavelures. Dans cette robe, les taches peuvent être noires ou marron, aussi parlera-t-on de : Blanc bigarré de noir ou Blanc bigarré de marron.

2. ROBES TACHÉES

Dans ces robes se trouvent juxtaposées des plages de pigment sombre et des plages de pigment clair. Cette apposition correspond à l'envahissement d'une robe sombre par du fauve ou du sable. Ce patron peut être obtenu en partant des robes noires, marron, bleues, charbonnées et bigarrées. Il arrive que l'extension du pigment clair sur la face soit limitée par la présence d'un masque sombre.

Selon l'importance des zones claires sur la robe de l'animal, on distinguera deux groupes :

robes marquées

robes à manteau.

a) ROBES MARQUÉES

Dans les robes marquées, la couleur sombre domine largement. Les marques fauves sont nettement localisées au niveau des extrémités : gueule, lèvres, joues, paupières supérieures, gorge, deux taches sur la poitrine, pieds, face antérieure des cuisses, protubérance ischiatique, anus. Ces marques ont une localisation constante mais peuvent s'étendre plus ou moins suivant la race considérée ;

Ces robes seront décrites, par exemple comme :

robe bleue marquée de fauve ou

robe noire marquée de fauve ou

robe sable charbonnée, marquée de sable (exemple : Teckel à poil dur).

b) ROBES A MANTEAU

La couleur sombre intervient de façon moins importante dans ce type de robe, tous les intermédiaires pouvant être rencontrés entre un manteau sombre envahissant le front, le dessus et les côtés de l'animal d'une part et un manteau réduit à une petite selle sur le dessus d'autre part.

Le manteau apparaît tantôt uniformément coloré, tantôt charbonné. En fait, l'examen du pelage démontre que, même dans le premier cas, les poils sont souvent bicolores. La bande sombre étant toujours apicale et étendue, il n'y a toutefois pas lieu d'introduire de différence et nous ne retiendrons que le qualificatif de « manteau ». Par exemple : « fauve à manteau noir » (Berger Allemand), « fauve à manteau bleu » (Airedale).

3. ROBES BRINGÉES

Cette robe se caractérise par l'apparition, sur fond clair, de rayures transversales sombres appelées bringeures. Celles-ci sont habituellement noires mais peuvent être aussi marron ou bleues. Elles sont plus ou moins abondantes, les animaux apparaissent alors :

légèrement bringés si les traces sont fines et peu serrées,

bringés si les bringeures ont une surface et une densité moyenne,

fortement bringés si celles-ci sont larges et très denses, réduisant au minimum les zones fauves.

Ces robes seront décrites de la manière suivante :

         robe fauve (légèrement) bringée par exemple. La robe bringée peut être, de surcroît, masquée.

 

III — ROBES PANACHÉES

Les robes panachées se caractérisent par la présence, sur une robe primaire ou dérivée, de plages blanches, d'extension et de répartition variables. Elles peuvent se répartir en trois groupes selon l'importance des parties blanches :

les robes à panachure limitée, où le fond de la robe est dominé par la couleur initiale, laquelle se trouve simplement marquée de blanc,

les robes à panachure moyenne, où les plages colorées et blanches s'équilibrent plus ou moins,

les robes à panachure envahissante, où la dominante est nettement blanche.

Les robes panachées sont souvent appelées « robes pie » dans les différentes espèces de mammifères domestiques. Le terme n'a pas été retenu ici car il ne permet de distinguer que deux classes : le « pie-coloré », qui s'appliquerait aux panachures moyenne et envahissante, et le « coloré-pie » lorsque la couleur domine nettement.

a) ROBES A PANACHURE LIMITÉE

La robe ne présente de taches blanches qu'au niveau des extrémités ou des régions périphériques. L'extension minimum est représentée par une petite touffe de poils blancs au niveau du poitrail.

Au maximum d'extension, cette panachure se caractérise par des taches blanches sur les membres, le poitrail, le ventre, l'encolure et la tête, avec formation d'une liste. L'apparition d'un collier marque l'extension extrême de cette panachure.

Au total, les plages blanches sont toujours réduites, la majeure partie de la robe étant colorée. Ceci n'étant pas sans rappeler les formes décrites pour les robes sombres envahies par le fauve, on pourra, par analogie avec ces dernières, décrire les robes à panachure limitée comme « marquées de blanc ». En soulignant la couleur prépondérante de la robe, il est possible de décrire par exemple une robe fauve marquée de blanc.

b) ROBES A PANACHURE MOYENNE

L'ensemble du corps de l'animal est envahi par le blanc, la couleur persistant sous forme de plages irrégulières par le nombre, la taille et la forme. Ces dernières conservent, dans leur extension, une importance assez grande et l'on peut admettre, en première approximation, que couleur et blanc se trouvent à peu près à égalité. Cette panachure est donc une transition entre les robes à dominante nettement colorée et celles à dominante nettement blanche.

Pour conserver cette idée d'équilibre entre la couleur et le blanc, on pourra parler de robe noire et blanche et, éventuellement, aussi, de robe blanche et noire si l'on désire faire apparaître ce qui l'emporte, de la couleur ou du blanc.

c) ROBES A PANACHURE ENVAHISSANTE

Ici, la couleur de la robe initiale est largement envahie par le blanc et ne persiste que sous la forme de quelques taches colorées sur la tête, la base du fouet et éventuellement, les côtés. Le blanc domine sur l'ensemble de la robe.

Pour marquer cette nette prédominance du blanc sur là couleur, ces robes seront décrites comme « blanc marqué de marron, blanc marqué de fauve charbonné » par exemple. Si l'on désirait faire apparaître les diverses étapes de disparition de la couleur, on pourrait utiliser les expressions « blanc fortement..., moyennement..., légèrement marqué de... ».

On sait que la limite extrême de l'envahissement du blanc correspond à la disparition totale de la couleur, qui reste limitée à la truffe et aux yeux, le chien étant alors complètement blanc.

 

d) PARTICULARITÉS DES ROBES PANACHÉES

Le fond blanc de la panachure de nombreux sujets présente, soit des taches colorées, soit des semis de poils rappelant la couleur initiale de la robe. Ce sont, d'une part les tachetures et, d'autre part, les mélanges.

1. ROBE TACHETÉE

Tout se passe comme si la panachure, en envahissant la robe avait laissé subsister des ilôts colorés. Ces derniers, de quelques millimètres de diamètre, à bords arrondis, sont de la couleur qu'aurait présenté la robe à cet endroit si la panachure avait été absente. Lorsqu'ils sont foncés (noirs, marron, bleus), on les appelle « mouchetures », lorsqu'ils sont clairs (fauves), ce sont des « truitures ». La robe peut alors se décrire en ajoutant à la nomenclature le mot moucheté ou truite. Par exemple, on parlera de robe blanche et noire mouchetée.

La densité des taches peut être notée en complétant par : légèrement, moyennement ou fortement tacheté. S'il n'y a que quelques tachetures bien isolées et très espacées : la robe est légèrement tachetée. Inversement, de nombreuses tachetures très proches des unes des autres, ne laissant apparaître que peu de blanc, donnent une robe fortement tachetée.

2. ROBE MÉLANGÉE

La robe présente des zones blanches où les poils blancs sont intimement mélangés avec des poils colorés de la teinte de la robe initiale. De manière à ne pas trop s'écarter de ce qui est classique dans l'extérieur des animaux domestiques, on gardera le terme « rouanne » pour désigner le mélange de poils blancs et de poils fauves (à la rigueur, aussi, de poils marrons), et « grisonné » pour le mélange de poils blancs et de poils noirs ou bleus.

Suivant la densité des poils colorés, il serait possible de distinguer des robes légèrement, moyennement et fortement rouannées (ou grisonnées).

Remarque : l'utilisation des mots « moucheté/truite » et « rouanne/grisonné » n'est pas obligatoire. On peut se limiter à « tacheté » et « mélangé » mais on perd alors en précision.

 

UTILISATION DE LA NOUVELLE NOMENCLATURE APPLICATIONS, CONSEILS

Dans le cas de robes particulièrement compliquées, les éleveurs avaient l'habitude de ne retenir qu'une expression très simple : par exemple « feuille morte » pour l'Epagneul picard qui, en fait, selon la nouvelle nomenclature, est « marron marqué de fauve, et blanc, fortement moucheté truite-rouanne ». Nous avons pris volontairement un exemple extrême, le travail étant fort heureusement, souvent plus facile. Pour familiariser les éleveurs avec la nouvelle nomenclature et en faciliter l'utilisation, il pourrait être intéressant de recourir à un tableau à quatre colonnes composé comme suit :

 

Animal

1ère colonne

2ème colonne

3ème colonne

4ème colonne

 

la robe de base

particularités de la robe de base

panachure blanche

particularités de la panachure blanche

 

 

(masque ou non, abon-

 

(présence et abondance

 

 

dance des

 

des mouche-

 

 

charbonnures

 

tures-trui-

 

 

ou des

 

tures et des

 

 

bringeures)

 

rouannures-

 

 

 

 

grisonne-ments)

A. LA ROBE DE BASE (1ère COLONNE) ET SES PARTICULARITÉS (2ème COLONNE)

II s'agit pour l'éleveur, compte tenu des données du rapport précédent, d'examiner les parties colorées de l'animal (même si elles se limitent aux seules oreilles) et de rattacher la robe à l'un des 45 qualificatifs suivants :

noir

marron

bleu

beige

fauve

sable

blanc

fauve charbonné

fauve charbonné de marron

fauve charbonné de bleu

sable charbonné

sable charbonné de marron

sable charbonné de bleu

-gris

grège

aubère

bleu bigarré

beige bigarré

blanc bigarré

-           noir marqué de fauve

marron marqué de fauve

bleu marqué de fauve

bleu bigarré marqué de fauve

beige bigarré marqué de fauve

noir marqué de sable

marron marqué de sable

bleu marqué de sable

fauve charbonné marqué de fauve

fauve charbonné de marron marqué de fauve

fauve charbonné de bleu marqué de fauve

sable charbonné marqué de sable

sable charbonné de marron marqué de sable

sable charbonné de bleu marqué de sable

fauve à manteau noir

fauve à manteau marron

fauve à manteau bleu

sable à manteau noir

sable à manteau marron

sable à manteau bleu

fauve bringé

fauve bringé de marron

fauve bringé de bleu

sable bringé

sable bringé de marron

sable bringé de bleu

Certains de ces qualificatifs correspondent à des situations fort rares et ne seront presque jamais employés. Certaines éventualités n'ont même pas été prévues ; au cas où elles surviendraient, le qualificatif correspondant serait sans doute aisé à composer.

On remarquera qu'il n'est nulle part fait mention de la présence ou de l'absence de masque, ni de l'abondance des charbonnures ou des bringeures. Ces « particularités » sont réservées à la 2e colonne, comme cela va s'illustrer dans ce qui suit : il nous paraît en effet utile, pour certaines robes de base, de proposer quelques commentaires en supplément de ceux qui figurent au rapport initial.

-           Robe fauve

La commission zootechnique estime, pour simplifier, qu'il convient de ne pas rendre obligatoire la déclaration de la nuance (ou de la sous-classe). Les clubs restent donc libres de se limiter au qualificatif « fauve » pour désigner toutes les robes allant du jaune vif type Labrador au rouge type Red Setter, en passant par l'orange type Epagneul breton. Ils peuvent toutefois, s'ils le désirent, introduire les nuances, en utilisant celles proposées par la nouvelle nomenclature (rouge,

foncé, orangé, clair) ou les leurs, à la condition de faire figurer la nuance entre parenthèses. Par exemple : fauve (citron), fauve (froment), fauve (golden), fauve (chevreuil), etc.

• Robe sable

Mêmes remarques que précédemment concernant la déclaration de la nuance.

Lorsque l'éleveur hésite entre le qualificatif de fauve (clair) et de sable (ivoire), il doit particulièrement porter son attention sur les caractères vif ou mat, toutes les robes sable étant de teint mat, parfois terne.

Lorsqu'il hésite entre le qualificatif de sable (platine) et de blanc, il doit s'efforcer de rechercher s'il existe ou non un minimum de nuances de couleur dans la robe.

• Robe blanche

Cette robe ne devrait pas poser de problèmes. Il convient toutefois de rappeler que la présence de zones de couleur très limitées (oreilles, base de la queue...) résulte en fait d'une panachure blanche très envahissante : en aucun cas la robe ne doit être qualifiée de « blanche ».

• Robes fauve charbonné et sable charbonné

Celles-ci sont très répandues dans l'espèce canine. La commission estime, là aussi, afin de simplifier le travail des éleveurs, qu'il convient de ne pas rendre obligatoire la mention de l'abondance des charbonnures. Le qualificatif « fauve charbonné » implique alors, de ce point de vue, une assez grande diversité d'aspects. Les extrêmes sont :

la robe fauve avec quelques traces de noir aux oreilles (exemple : certains Teckels,  le caractère étant aisément appréciable sur les sujets à poil long),

la robe noirâtre sur l'ensemble du corps pour laquelle, seul, un examen attentif démontre l'existence de zones claires sur  la  plupart  des   poils.  Cette  robe  est  assez fréquente chez le Petit lévrier italien. Nous l'avons également observée chez certains Lévriers Afghans, dont la robe est actuellement  qualifiée de  « gris-bleu ».  L'assimilation  de cette robe à du « fauve très fortement charbonné » n'a pas été facile à établir, compte tenu des caractéristiques du pelage de cette race).

Entre ces deux extrêmes, tous les intermédiaires se rencontrent.

Les risques de confusion concernent les robes « fauve bringé » et «< fauve à manteau charbonné », spécialement sur les sujets à poil long et aussi parfois, à poil dur. La démarche de l'éleveur pourra être la suivante :

quelle est la couleur des zones claires : fauve ou sable,

les   zones   sombres   donnent-elles   l'impression d'apparaître  sous  la  forme  de  rayures plus ou  moins verticales ou non (examiner spécialement la tête si le poil y est ras) : si oui, la robe est « fauve bringé »,

les zones sombres apparaissent-elles assez nettement délimitées (essayer d'imaginer un Airedale à poil long et lisse par exemple) : si oui, la robe est « fauve à manteau »,

lorsque la robe n'est ni « bringée », ni « à manteau », elle est «< fauve charbonné ».

Il nous paraît inévitable que des confusions s'établissent : la différence devra surtout être faite avec le fauve bringé.

Dans l'hypothèse de l'utilisation du tableau à quatre colonnes proposé ci-dessus, il serait possible de faire apparaître l'abondance des charbonnures dans la 2e colonne, en retenant cinq degrés d'envahissement des charbonnures :

très légèrement charbonné

légèrement charbonné

moyennement charbonné

fortement charbonné

très fortement charbonné

Par exemple, en reprenant les deux extrêmes déjà mentionnés et un type intermédiaire :

 

 

Robe de base

Particularités

Teckel à poil long possédant quelques poils noirs aux oreilles

Fauve . charbonné

très légèrement charbonné

Elkhound (robe qualifiée actuellement de « gris loup ». Animal de surcroît, masqué.

sable charbonné

masqué fortement charbonné

Lévrier Afghan (« gris-bleu »)

fauve charbonné

très fortement charbonné

Remarque : dans le cas des robes « noirâtres », évoquées à propos du Petit lévrier italien et de l'Afghan, on pourrait même concevoir que l'on parle de « fauve entièrement char­bonné » mais la multiplication des degrés d'envahissement du noir n'est, évidemment, pas souhaitable.

• Robes marquées

II n'y a aucune difficulté à reconnaître les classiques noir et feu, ou marron et feu, ou bleu et feu, qui changent simplement de nom pour devenir « noir marqué de fauve », « marron marqué de fauve », « bleu marqué de fauve ».

Un problème peut se poser lorsque l'éleveur, repérant bien les marques fauves ou sable aux emplacements classiques, constate que la robe n'est, par ailleurs, pas uniformément colorée mais fortement charbonnée (exemple : Teckel à poil dur « sanglier », Schnauzer « poivre et sel »). Dès lors que les marques claires existent bien aux extrémités et évoquent tout à fait la classique robe du Dobermann, l'éleveur persistera dans son orientation et qualifiera la robe, par exemple, de :

fauve charbonné marquée de fauve (= « sanglier »)

sable charbonné marquée de sable (= « poivre et sel »).

• Fauve bringé (ou sable bringé)

Cette robe ne pose aucun problème d'identification sur poil ras sauf dans le cas où les bringeures sont tellement abondantes qu'à première vue, la coloration sombre apparaît uniforme. Seul, un examen attentif permet de voir, ça et là, des teintes claires comme par exemple chez le Bouledogue français ou le Mâtin de Naples.

Préciser l'abondance des bringeures n'est pas fondamental mais néanmoins souhaitable. La deuxième colonne peut, là encore, le permettre, avec cinq degrés d'envahissement : très légèrement, légèrement, moyennement, fortement, très fortement bringé.

Par exemple :

 

 

Robe de base

Particularités

Boxer légèrement bringé et, de surcroît, masqué

fauve bringé

masqué légèrement bringé

Greyhound moyennement bringé

fauve bringé

moyennement bringé

Mâtin de Naples « gris » dans la nomenclature actuelle

sable bringé de bleu

très fortement bringé

L'identification des robes bringées n'est pas évidente dans le cas des chiens à poil long (sauf si fa face est rase) ou à poil dur (chez les sujets toilettés, les bringeures apparaissent parfois nettement après la tonte).

B. PANACHURE BLANCHE

(3e COLONNE) ET PARTICULARITÉS DE LA PANACHURE BLANCHE (4e COLONNE)

La panachure blanche envahit le corps à partir des extrémités, de façon centripète. On peut retenir les cinq étapes suivantes : panachure très limitée, moyenne, envahissante, très envahissante.

 

II n'y a aucune difficulté à reconnaître la présence d'une panachure blanche. On prendra garde toutefois :

         à   certaines   robes   fauve   clair :   il   arrive   que l'éclaircissement  observé  en   parties  déclives   (ligne  du dessous, face interne des membres, franges aux membres et
la queue,  etc.) soit tel  que  l'observateur assimile  ces éclaircissements à du blanc. En fait, leur localisation ne correspond pas exactement aux zones de panachure (cf
schéma) et, de surcroît, la dégradation de la teinte est habituellement progressive ;

         à certaines robes à panachure envahissante,  mais fortement   rouannées   (certains   braques   allemands)   ou grisonnées   (certains   épagneuls   bleus   de   Picardie). Spontanément la robe de ces animaux pourrait être qualifiée en effet de grège ou grise. En fait, l'existence de zones parfaitement colorées, au contour net sur la tête et la base de la queue, permet d'opter pour la présence d'une panachure. Par ailleurs, une fois de plus, les chiens grège sont marron à la naissance et les gris, noirs.

Pour caractériser les particularités des panachures, on pourra se contenter de mentionner la présence de mouchetures-truitures et (ou) de rouannures-grisonnement mais il demeure souhaitable que l'éleveur en précise l'abondance, en retenant, là encore, cinq degrés :

très légèrement moucheté/truite ou rouanne/grisonné

légèrement moucheté/truite ou rouanne/grisonné

moyennement moucheté/truite ou rouanne/grisonné

fortement moucheté/truite ou rouanne/grisonné

très fortement moucheté/truite ou rouanne/grisonné.

 

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