|
Professeur Yves LIGNEREUX École Nationale Vétérinaire de
Toulouse
Les standards des races canines (Annuaire officiel des
Eleveurs de Chiens de Race) s'attachent essentiellement à la forme de l'animal.
L'appréciation et le jugement morphologiques des chiens font donc appel à une
terminologie anatomique qu'il convient de respecter si l'on veut être cohérent,
précis et clair, c'est-à-dire si l'on veut être entendu par tous et partout.
La nomenclature anatomique internationale (Nomina Anatomica
Veterinaria) considère, au chapitre Régions du corps, ce que l'on appelle
communément l'extérieur des animaux domestiques, donc aussi, du chien (laissant
toutefois l'appréciation qualitative de côté). Mais elle comprend aussi un
chapitre général, qui concerne les termes généraux de situation, de direction,
d'orientation du corps animal. Cette terminologie est tout aussi nécessaire à
connaître dans le cadre de l'appréciation morphologique du chien.
L'exposé qui suit prendra la forme d'un tableau à trois
colonnes : dans la première colonne, figurent les ternies anatomiques officiels
et internationaux, dans leur adaptation française. Dans la deuxième colonne,
figurent les synonymes rencontrés dans les standards et qui sont admissibles
quoique l'on doive leur préférer leur équivalent international. La troisième
colonne, moins fournie, contient les termes et expressions à proscrire
absolument et qu'il conviendrait de retirer des éditions futures, révisées, des
standards. Les synonymes entre parenthèses sont ceux qui ne sont pas utilisés,
que ce soit dans la nomenclature anatomique vétérinaire (colonne 1) ou dans les
standards (colonnes 2 et 3). Les nombres renvoient aux illustrations.
TERMES GENERAUX D'ANATOMIE
TERMES
TOPOGRAPHIQUES
Lignes médianes (du bout du nez (rostre) à l'extrémité de
la queue) :
dorsale 1
≠ ventrale 2
|
Ligne du dessus
Ligne du dessous
|
|
Bord tricipital : bord caudal du muscle triceps brachial 3
|
|
|
Plan médian : plan de symétrie du corps ou des membres.
|
|
Plan sagittal
|
Plans sagittaux : plans parallèles au plan de symétrie.
|
(Plans parasagittaux)
|
|
Plans transversaux : plans perpendiculaires à l'axe
longitudinal du corps (tronc) ou de toute région (tête, cou, membres) ou
organe.
|
|
|
Plans dorsaux : plans parallèles aux surfaces dorsales du
corps (tronc) et des régions (tête, cou, membres), perpendiculaires aux plans
transvers.
|
|
|
QUALIFICATIFS DE SITUATION ET D'ORIENTATION
Les oppositions sont exprimées par des qualificatifs. Dans
les tableaux qui suivent, le symbole ≠ signifie par opposition à.
superficiel ≠ profond (exemple : la peau est superficielle,
les os sont profonds)
Tronc
crânial ≠ caudal
|
antérieur≠ postérieur
|
|
médial ≠ latéral
|
|
interne ≠ externe
|
dorsal ≠ ventral
|
supérieur ≠ inférieur
|
|
Tête
Rostral ≠ caudal
|
antérieur* postérieur
|
|
Œil, oreille interne
antérieur ≠ postérieur
|
|
|
supérieur ≠ inférieur
|
|
|
Paupières (et leurs commissures)
supérieure * inférieure
|
|
|
médial ≠ latéral
|
nasal ≠ temporal
|
interne ≠ externe
|
Lèvres
Dents (faces et/ou bords)
mésial ≠ distal
|
|
antérieur ≠ postérieur
|
lingual ≠ vestibulaire
|
|
interne ≠ externe
|
occlusal
|
|
|
Membres
proximal ≠ distal
|
|
|
axial ≠ abaxial
|
|
|
crânial ≠ caudal
|
|
|
Main : crânial ou dorsal ≠ caudal ou palmaire
|
|
|
Pied : crânial on dorsal
≠ caudal ou plantaire
|
|
|
Organes
PARTIES ET REGIONS DU CORPS
Le corps du chien comprend la tête, le cou, le tronc, la queue
et les membres.
TÊTE
La tête est le centre névralgique de l'économie. Dirigée
dans le sens de la marche, là se concentrent les systèmes liés à la
reconnaissance du milieu extérieur et à la recherche des congénères et des aliments.
Ces fonctions, qui appartiennent à la vie de relation et à la vie de nutrition,
sont assurées par les deux parties de la tête, respectivement le crâne et la face. Leur
développement relatif et leur profil sont typiques de la race et confèrent au
chien une bonne part de sa physionomie.
CRÂNE
La partie rostrale du crâne est le sinciput, limité par le front,
sa partie caudale l'occiput, son sommet, le vertex, ses côtés, les tempes. Les
régions du crâne prennent le nom de l'os sous-jacent Le crâne est parfois
appelé "boîte crânienne", mais ce qu'on voit à l'extérieur n'est pas
la "boîte" : celle-ci ne désigne en fait que la structure osseuse qui
délimite la cavité du crâne, où se loge l'encéphale.
En réalité, le crâne osseux est largement recouvert par les
muscles temporaux. Ceux-ci sont limités médialement par la ligne temporale ;
entre les lignes temporales droite et gauche s'interposent, en avant le plan
frontal et en arrière, soit le plan pariétale dans les petites races à tête
globuleuse, soit la crête sagittale externe chez les chiens de taille normale à
grande.
Les plans frontaux droit et gauche se rejoignent en formant,
au niveau de la suture interfrontale ou métopique, un angle dièdre plus ou
moins ouvert, la fosse frontale (sillon frontal et autres dénominations des
standards). Cette fosse est l'homologue de la glabelle de l'homme, dépression médiane
située entre les arcades sourcilières.
Crâne
|
|
Boite crânienne, Tête supérieure
|
Région frontale, front 4
|
Front
|
|
(Glabelle, fosse
frontale) 5
|
Sillon frontal
|
Suture médio-frontale, suture métopique, sillon
médio-frontal sillon central, dépression frontale (qui prête à équivoque avec
le stop) Cuir chevelu
|
Région pariétale 6
|
|
|
Région occipitale 7
|
Protubérance occipitale
|
Apophyse, bosse, crête, pointe, saillie occipitale / de
l'occiput
|
Région temporale 8
|
Tempe
|
|
Région supraorbitaire 9
|
|
|
Poils tactiles supraorbitaires 10
|
|
Protubérance frontale sinus frontaux (même si cette région
est soulevée par les sinus frontaux)
arcade sourcilière, Sourcils
|
Région auriculaire
Auricule11
|
Oreille
[Pavillon de l'oreille)
|
Cartilage de l'oreille
|
La transition entre le crâne et la face est marquée, de
profil, par un ressaut, le stop, qui n'a pas d'équivalent dans la nomenclature
internationale, étant une notion purement cynologique.
Le stop est variablement dénommé, au gré des standards de
races, interruption du front, cassure du front, cassure fronto-faciale, cassure
du chanfrein, cassure du nez, dépression cranio-frontale, dépression frontale,
dépression fronto-nasale, dépression naso-frontale, dépression cranio-faciale.
Seules les expressions dépression fronto-nasale ou dépression
cranio-faciale, anatomiquement correctes, sont admissibles, outre le terme,
moins orthodoxe mais consacré, de stop.
FACE
La face regroupe les étages viscéraux de la tête, l'un
supérieur, visuel et respiratoire, et l'autre inférieur, digestif. La face
comprend ainsi l'œil, le nez, la bouche et leurs dépendances. Chez les
carnivores, la face se projette en avant pour former ce que l'on appelle
communément le museau (anglais muzzle, allemand schnauze), vocable sans
équivalent dans la nomenclature anatomique internationale. Le terme latin qui
correspondrait serait rostrum, mais la notion de rostre est réservée à
l'extrémité antérieure (rostrale) de la tête, qui est formée par la pointe du
nez et la lèvre supérieure. Chez le chien, le rostre forme un plan nasal, ou
truffe.
Plus ou moins allongée ou raccourcie chez le chien, la face
détermine le profil caractéristique de la tête, plus encore que le crâne. Les
chiens brachycéphales ont une face courte (ils sont en fait brachygnathes), les
dolichocéphales une face longue (N.B. : les termes brévicéphale et longicéphale
(composés d'une racine latine et d'une grecque) sont des barbarismes à bannir définitivement
du langage scientifique).
Le développement du crâne suit celui de la face selon des
corrélations délicates, de sorte que chez les premiers (les brachycéphales), le
crâne est relativement plus long (paradoxalement) que chez les deuxièmes, du
fait du plus grand développement vers le haut de la crête sagittale externe et,
vers l'arrière, de la protubérance occipitale externe, qui lui fait suite ; de
plus, la tête est plus large chez les premiers que chez les seconds. Il en
résulte une expansion de la fosse temporale dans laquelle se loge le muscle
masticateur du même nom et l'approfondissement de la fosse massétérique.
L'élargissement global de la tête est dû à l'écartement des arcs zygomatiques,
et cette arcure est observée aussi chez des chiens réputés pour la puissance de
leur prise (staffordshire bull TERRIER, ROTTWELLER...)
Face
|
|
|
|
|
|
Œil, Région orbitaire
|
|
|
Paupière supérieure
Cils
|
|
|
Paupière inférieure
|
|
|
Commissure médiale des paup.
|
Commissure interne de l'œil
|
|
Commissure latérale des paup.
|
|
Ouverture de l'œil
|
Fente palpébrale
|
|
Coin du sac lacrymal (BASSET des alpes)
|
Anglemédial de l'œil
|
|
Coin inférieur de l'œil1
|
|
|
|
Angle latéral de l'œil
|
|
|
1 Le standard du CHIEN COURANT finnois utilise le "coin
inférieur de l'œil" comme un repère pour la mesure relative du museau et
du crâne : Longueur du museau = truffe au coin inférieur de l'œil ; longueur du
crâne = coin inférieur œ l'œil à l'occiput Mais l'œil ne possède pas de "coin
inférieur".
Région infraorbitaire
|
|
|
Nez, Région nasale
|
|
|
Dos du nez 12
|
|
Dessus du nez, arête du nez, chanfrein
|
Rostre, Plan nasal 13
|
Truffe (bout du nez)
|
Mufle (Griffon d'arrêt à poil dur)
|
Pointe du nez 14
|
|
|
Lèvre supérieure 18
|
|
|
Région latérale du nez 15
|
(aile du nez)
|
|
Narine 16
|
|
|
Bouche, Région orale (Qs)
|
Bouche, (gueule)
|
|
Philtrum
(sillon médian entre septum nasal et lèvre supérieure)
17
|
|
|
Lèvre supérieure 18
|
|
|
Poils tactiles de la lèvre sup. 19
|
|
(Moustaches)
|
Lèvre inférieure 20
|
Babines, lèvres
|
|
Fente orale 21
|
|
|
Commissure des lèvres 22
|
|
|
Angle de la bouche 23
|
|
Angle labial (MÂTIN denaples)
|
Menton, Région mentale 24
|
|
|
Poils tactiles mentaux 25
|
Barbe
|
|
Région zygomatique 26
|
Arcade zygomatique
|
|
Poils tactiles zygomatiques 27
|
|
|
Région de l'articulation temporo-mandibulaire 28
|
|
|
Région massétérique 29
|
|
Joue, muscles jugaux
|
Joue(Bucca)30
|
|
|
Poils tactiles buccaux 31
|
|
|
Région maxillaire 32
|
Mâchoire supérieure
|
Maxillaire supérieur
|
Région mandibulaire33
le corps de la mandibule, du "menton' à l'angle delà mandibule
|
Mâchoire inférieure
|
Maxillaire inférieur
|
R. intermandibulaire 34
|
|
|
R sous-hyoïdienne 35
|
Gorge (landseer)
|
|
La denture est l'ensemble des dents que possède un chien. La
notion de dentition implique celle de génération dentaire : avant 4 mois, la
denture est formée par la dentition déciduale, qui est de 32 dents (W3/3, Cd
1/1, Pd 4/4), jusqu'à 7 mois, la dentition est mixte ; à 7 mois, la bouche est
faite. la denture complète du chien est de 42 dents (I3/3, Cl/1, PM4/4, M 2/3).
Dans certaines races à face courte, on tolère la perte d'une ou deux
prémolaires par demi mâchoire (PMI et PM2).
Lorsqu'on considère l'occlusion incisive, des mots comme
"labidodontie''/''psalidodontie" (chien courant hellénique), "undershot''/''overshot"
(chien nu du mexique), sont à rejeter, de même que "endognathisme"
pour prognathisme inférieur (GALGO).
En présence de modifications de l'articulé des incisives, il
faut leur préférer béguité et rétroclusie (les incisives supérieures viennent
en avant des inférieures, avec ou sans contact) ou au contraire, grignardise et
proclusie, sans préjuger de la cause (implantation ou orientation défectueuses
des dents, longueur inadéquate du maxillaire ou de la mandibule). Les termes de
prognathisme et de rétrognathisme (supérieurs ou inférieurs) seront réservés
aux modifications de la longueur relative des mâchoires, lorsqu'elles sont
constatées : un chien brachygnathe supérieur (face et maxillaire raccourcis des
sujets achondroplasiques) est un prognathe inférieur relatif.
COU
Le cou est un bras de levier indispensable à la locomotion
(balancier cervico-céphalique, animé par les puissants muscles
brachiocéphalique et omo-transversaire d'une part, trapèze, rhomboïde et dentelé
du cou de l'autre), et il permet au museau (nez et bouche) d'atteindre le sol,
ce qui n'est pas anodin.
Le cou offre à la description un certain nombre de régions
qui ne sont guère reconnues en cynologie. Elles ne sont mentionnées ici que
pour mémoire, à toutes fins utiles. On peut lui distinguer, à l'instar de barone,
une extrémité crâniale (nuque, région parotidienne, région pharyngée et région
laryngée) et une extrémité caudale, ou base, qui l'unit au thorax et à l'épaule
au niveau de la région préscapulaire.
Région dorsale du cou 36
|
|
|
Nuque
|
|
|
Région latérale du cou 37
|
|
|
Région parotidienne 38
|
|
|
Fosse rétromandibulaire
|
|
|
Région rétroauriculaire
|
|
|
Région pharyngée 39
entre les Rr. parotidienne et laryngée
|
cf. Gorge (landseer)
|
|
Région brachiocéphalique 40
Ventralement à la R. latérale du cou
|
|
|
Sillon jugulaire
|
(Gouttière jugulaire)
|
|
Fosse jugulaire 41
|
|
|
Région sternocéphalique 42
|
|
|
Région préscapulaire 43
|
cf. Poitrail
|
|
Région ventrale du cou
|
|
|
Région laryngée 44
|
Gorge
|
|
Région trachéale 45
|
|
|
Fanon (Palear) 47
|
Plis cutanés
|
Jabot (braque espagnol), Ventre (hovawart)
|
TRONC
Le tronc contient l'essentiel des systèmes d'organes vitaux
(système respiratoire, système digestif, système uro-génital). Il comprend le
thorax, l'abdomen et le bassin. La nomenclature anatomique internationale fait
un chapitre spécial au dos, qui solidarise les trois parties grâce à la colonne
vertébrale qui le sous-tend. Le thorax se caractérise par la présence des côtes
et du sternum, qui constituent, avec les vertèbres dorsales, la cage
thoracique, abri mobile d'organes aussi fragiles et essentiels que le cœur et
les poumons. L'abdomen et le bassin ne se distinguent que par la fonction
locomotrice assurée par le bassin. Ils contiennent les organes de la vie de nutrition
(digestion et excrétion) et de la reproduction. Le cadre abdominal est donc
essentiellement musculaire, tandis que le bassin forme un réceptacle osseux aux
viscères terminaux. La queue prolonge le tronc et présente un rôle locomoteur
d'équilibrage pendant certaines allures, mais aussi, éventuellement empanachée,
elle joue un rôle relationnel (position et mouvements).
POITRINE
La poitrine est la partie externe du thorax, visible de
l'extérieur. Le sternum dont on observe de profil l'inclinaison, est souvent
assimilé à la ligne du dessous, dans sa partie thoracique.
Région présternale
Entre les sillons pectoraux, au dessus du muscle pectoral
descendant 48
|
|
Poitrail
|
Sillon pectoral médian
|
|
|
Sillon pectoral latéral: entre les muscles pectoral descendant et brachiocéphalique,
sur la veine céphalique 49
|
(Espace delto-pectoral)
|
|
Région sternale 50
|
Sternum
|
|
Mamelles thoraciqnes 51
|
|
|
Région scapulaire 52
|
Épaule
|
Omoplate, scapulum
Angle supérieur de l'omoplate
|
(Région supraépineuse)
|
|
|
(Région infraépineuse)
|
|
|
Région acromiale 52*
|
Acromion
|
|
Région costale 53
à l'exclusion des cartilages costaux
|
Côtes
|
|
Région cardiaque 54
|
(Cercle de l’hypochondre)
|
|
Arc costal 55
cartilages costaux des côtes asternales
|
|
|
ABDOMEN
L'abdomen est souvent assimilé au ventre et celui-ci, en
cynologie, l'est souvent à la ligne médiane ventrale (ligne du dessous) dans sa
partie abdominale.
R. abdominale craniale
|
|
|
Région hypochondriaque 55
|
|
|
Région xiphoïdienne 56
|
|
|
R. abdominale moyenne
|
|
|
R. abdominale latérale 57
|
Flanc
|
|
Pli du flanc 58
|
|
(Pli du grasset)
|
Région ombilicale 59
|
|
|
Mamelles abdominales 60
|
|
|
R. abdominale caudale
|
|
|
Aine, R. inguinale 61
|
|
|
Mamelles inguinales 62
|
|
|
Sillon intermammaire 63
|
(Fourreau)
|
|
Région pubienne 64
|
|
|
Prépuce 65
|
|
|
DOS
Le dos ne concerne pas que le thorax, il intéresse aussi les
lombes (qui viennent juste au dessus du "bas du dos" chez l'homme) et
qui sont en situation dorsale par rapport à l'abdomen. En cynologie, le dos est
souvent pris pour la ligne médiane dorsale (ligne du dessus).
R. vertèbr. thoracique 66
|
(Région dorso-costale)
|
Dos, échine
|
R. interscapulaire 67
|
Garrot
|
|
Lombes, R. lombaire 68
|
|
Rein
|
BASSIN ET QUEUE
Anatomiquement, le bassin est constitué par le sacrum et les
deux coxaux, droit et gauche. Chaque os coxal est lui-même formé par la soudure
de trois os importants, l'ilium, l'ischium et le pubis, autour du petit os
acétabulaire, centré sur Vacétabulum, qui loge la tête du fémur.
La notion de croupe (hippologie) regroupe les régions
dorsales du bassin : région sacrée et régions fessières. La fesse (Notes,
Clunes) est la région comprise entre l'ilium (tubérosité coxale), le sacrum et
l'ischium (tubérosité ischiatique) d'une part et le trochanter d'autre part.
Elle est sous-tendue par les muscles fessiers (ou muscles glutéaux), qui
ouvrent l'angle articulaire coxo-fémoral (poussée du tronc en avant, saut,
redressement sur les postérieurs). Elle est subdivisée en une partie craniale
(Région glutéale)et une partie caudale (Région cluniale).
La hanche (Coxa) désigne la région latérale du bassin, qui
est comprise entre la tubérosité de la hanche et l'articulation de la hanche,
comprend la région trochantérique.
R. de la tubérosité coxale 69
|
Angle de la hanche
|
Aile iliaque, hanche, Pointe de la hanche
|
Région sacrée 70
|
Croupe
|
|
Fesse 71
|
|
|
Région glutéale
|
|
|
Région cluniale
|
|
|
R. de la tubér. ischiatique 72
|
|
Pointe de la fesse
|
Région caudale 73
|
Queue, fouet
|
Os cartilagineux du fouet
|
Racine de la queue 74
|
Attache de la queue
|
|
Périnée, Région périnéale
|
|
|
Anus, Région anale
|
|
|
Fosse ischio-rectale
|
|
|
Région uro-génitale
|
|
|
Région scrotale
|
Scrotum (bourses)
|
|
Vulve 75
|
|
|
Un chien monorchide ne possède qu'un seul (monos) testicule,
ce qui est exceptionnel.
La cryptorchidie, plus fréquente, répond au fait que le
testicule n'est pas descendu dans le scrotum (kruptos - caché) ; elle est
unilatérale ou bilatérale.
Ne sachant pas a priori si un testicule manque réellement,
il vaut mieux parler de testicule absent dans le scrotum que de monorchidie ou
même de cryptorchidie : la confirmation de ces anomalies relève d'un diagnostic
médical.
MEMBRES
Les deux paires de membres soutiennent le corps, sur lequel
ils se greffent grâce à leur ceinture, scapulaire et pelvienne (coxale). Les
ceintures appartiennent anatomiquement aux membres mais, se fondant dans le
tronc, elles sont envisagées avec celui-ci (région scapulaire, régions du
bassin). Les membres sont formés par des segments soutenus par le squelette.
Sous la ceinture (scapulaire ou pelvienne), le stylopode (bras ou cuisse) puis
le zeugopode (avant-bras ou jambe), enfin Vautopode (main ou pied), lui-même
contitué par le basipode (carpe ou tarse), le métapode (métacarpe ou métatarse)
et l 'acropode (doigts).
Les segments des membres font entre eux des angles dont la
double fonction d'amortissement et de détente dépend de la valeur de l'angle au
repos (avec des angles très ouverts, le chien paraîtra monté sur des baguettes,
aura une démarche plus raide et saccadée ; avec des angles Jiètf fermés, le
chien aura une démarche plus coulée, un peu comme un félin à l'approche).
MEMBRE
THORACIQUE
Le membre thoracique est articulé au thorax par
l'intermédiaire des formations musculaires et conjonctives qui lui permettent
de pivoter sur la face latérale de la région costale elle-même aplatie latéro-latéralement,
et qui amortissent la réception au sol. La disparition de la clavicule fait
aussi partie de ces adaptations.
Membre thoracique
|
Membre antérieur
|
Avant-main, patte avant, membre de devant, jambe de devant
|
Épaule : cf. Thorax (Pointe de l'épaule), Région de l'articulation
de l'humérus 76
|
Pointe de l'articulation scapulo-humérale, articulation de
l'épaule
|
Angle scapulo-huméral
|
Aisselle, Région axillaire 77
|
|
|
Bras
|
|
|
Région brachiale 78
|
|
|
Région tricipitale 79
|
|
|
Coude (Cubitus) 80
|
(Pli du coude) (Pointe du coude)
|
|
Région olécrânienne
|
|
|
Avant-bras, Région Antébrachiale 81
|
|
|
Main
|
|
|
Dos de la main 82
|
|
|
Paume de la main 83
|
|
|
Carpe 84
|
Poignet
|
Genou, cheville, cheville de devant, boulet
|
Coussinet carpien 85
|
|
|
Métacarpe 86
|
|
Canon métacarpien, paturon, pâturon
|
R. métacarpo-phalangienne 87
|
|
|
Région digitale
|
cf. Pied
|
|
MEMBRE PELVIEN
Le membre pelvien s'articule au coxal par une articulation
sphérique qui permet des mouvements dans toutes les directions. Mais le coxal
est étroitement solidarisé au sacrum (ils forment le bassin) de sorte que la
poussée des membres pelviens est transmise intégralement au tronc.
Membre pelvien
|
Membre postérieur
|
Arrière-main, patte arrière, membre de derrière, jambe
|
Coxal : cf. Bassin Région (de l'articulation) coxo-fémorale
|
(Hanche)
|
|
Région trochantérique 88
|
|
|
Cuisse (Fémur)
|
|
|
(Région fémorale crâniale) 89
|
|
|
(Région fémorale latérale) 90
|
|
|
Région fémorale caudale 91
|
|
Fesse
|
(Région fémorale médiale) 92
|
(Plat de la cuisse)
|
|
Genou
|
Grasset
|
|
R. crâniale du genou : Région patellaire 93
|
Rotule
|
|
R. latérale du genou
|
|
|
R. médiale du genou
|
|
|
Région poplitée94
|
|
(Pli de la fesse)
|
Jambe (Crus)
|
|
|
R. crâniale de la jambe 95
|
|
Gouttière jambière
|
(Malléole latérale) 96
|
|
|
(Malléole médiale) 97
|
|
|
Tendon calcanéen commun 98
|
Corde du jarret
|
|
Pied
|
|
|
Dos du pied 99
|
|
|
Plante du pied 100
|
|
|
Tarse 101
|
Jarret
|
|
Région calcanéenne 102
|
(Pointe du jarret)
|
Talon, pointe du calcanéum pointe de
l'articulation tibio-tarsienne (bichon maltais)
|
|
(Creux du jarret)
|
|
|
(Pli du jarret)
|
Angle tibiotarsique (cao de castro de laboreiro)
|
Métatarse 103
|
|
Canon métatarsien Os de la patte
|
R. métatarso-phalangienne l04
|
|
|
R. digitale
|
cf. Pied
|
|
REGION DIGITALE
Aux deux paires de membres, on peut parler de pied pour la
partie du membre qui est au contact du sol : le chien est un quadrupède, il a
quatre pieds.
Par conséquent, le "pied" en extérieur n'est pas
le pied anatomique (qui est Vautopode pelvien, c'est-à-dire l'ensemble formé
par le tarse, le métatarse et les doigts).
Par ailleurs, le pied du chien, qui est digitigrade, n'est
pas équivalent à celui du cheval, qui est onguligrade : le pied du chien est
formé par ses doigts, celui du cheval par le sabot (et son contenu). Chez
l'homme, bipède et plantigrade, il n'y a que deux pieds (aux membres pelviens)
qui comprennent tarse, métatarse et doigts (orteils) : il n'y a que dans notre
espèce que le "pied extérieur" et le "pied anatomique" se
confondent Important : le mot patte doit être abandonné car il est peu soutenu
et manque de rigueur : selon les auteurs, il désigne la partie libre du membre
ou seulement le pied. On lui préférera membre, ou pied, selon.
Doigts, Région digitale
|
Pied
|
Orteils
|
Région métacarpo-phalangienne Coussinet métacarpien 105
|
|
Sole, tubercules (galgo), plantes (hovawart)
|
Région métatarso-phalangienne Coussinet métatarsien 106
|
|
Sole, tubercules (galgo), plantes (hovawart)
|
R. de la phalange proximale 107
|
|
|
R. interphalangienne proximale 108
|
|
|
Région de la phalange moyenne 109
|
|
|
Espace interdigital 110
|
|
|
(Région de la phalange distale) 111
|
|
Ongle
|
Griffe (Unguicula) 112
|
Coussinet
|
Sole, tubercules (galgo), plantes (hovawart)
|
Coussinet digital 113
|
|
|
L'ergot est le doigt I (homologue du pouce ou du gros orteil
de l'homme). Il est présent d'une manière constante à la main, alors qu'au
pied, toujours plus étroit, il absent, le plus souvent. L'ergot du pied doit
être absent, éventuellement extirpé à la naissance, dans certaines races, alors
que les standards d'autres races exigent sa présence, parfois même dédoublé
(chien double ergoté). Ergot n'est pas un terme anatomique officiel car il
correspond à des réalités différentes selon les espèces : chez le cheval c'est
la formation cornée placée sous le boulet ; chez le bœuf et le porc, les ergots
sont les onglons vestigiaux des doigts II et V ; chez le coq l'ergot est une
excroissance tarsométatarsienne caractéristique du mâle. Mais ce n'est pas une
raison pour le remplacer par éperon, terme impropre rencontré dans le standard
du sabueso espagnol.
TOLERANCES, ERREURS A EVITER
- Certains
termes utilisés en cynologie n'ont pas d'équivalents officiels dans la
nomenclature anatomique internationale (N.A.V.), ainsi la fosse frontale (glabelle),
le stop et l'ergot. Ces termes doivent être définis et acceptés.
D'autres termes anciens et consacrés peuvent être utilisés
légitimement, à titre de synonymie destinée à alléger le texte : museau pour
face, truffe pour nez (plan nasal), fouet pour queue.
- Mais le
langage de la cynophilie doit s'affranchir d'un certain nombre d'expressions
incorrectes. Il s'agit des termes empruntés à d'autres spécialités, des termes
utilisés à mauvais escient ou à contresens et des néologismes inutiles.
L'extension au chien de certains ternies dont l'origine
hippologique est évidente est injustifiée lorsqu'ils ne peuvent aucunement
s'appliquer à lui et d'autant plus qu'ils exprimeraient des erreurs
anatomiques : l'avant-main (ce que le cavalier peut atteindre avec sa main vers
l'avant de sa monture) et l'arrière-main (id°, vers l'arrière) sont ainsi très
souvent utilisés, pour désigner le membre thoracique et le membre pelvien du
chien ; le genou ou le boulet (carpe), le canon ou le paturon (métacarpe), la sole
qui est une partie du sabot (coussinets) sont des abus de langage. Même les
termes, pourtant sans ambiguïté, de chanfrein, de poitrail ou de croupe sont
douteux, lorsqu'ils sont appliqués au chien.
Sont tout autant à proscrire les
"anthropomorphismes" tels que :
orteils pour désigner les doigts, même lorsqu'on admet que
les doigts forment le pied du chien (le pied de devant, qui appartient à la
main anatomique, n'est pas muni d'orteils, mais bien de doigts),
ongles pour griffes (le seul standard où l'on trouve le mot
propre est celui du krompohrlànder),
- cheveux pour
désigner des poils (« quelques cheveux
blancs à la pointe du fouet sont admissibles » : standard du hovawakt)
- cuir chevelu
sur la tête supérieure (HOVAWART)
3) Nombre
d'impropriétés de termes conduisent à des ambiguïtés ou à des contresens : la
Répression frontale (est-elle la fosse frontale ou le stop ?) ; le coin
inférieur de l'œil (CHIEN courant finnois) et le coin du sac lacrymal (basset
des alpes), dont la signification réelle échappe ; le mufle pour désigner le
museau ou la truffe (griffon d'arrêt À poil dur) ; la cheville ou le boulet pour
le carpe (respectivement, dans les standards du barzoï et du krompohrlander, et
du braquhéspagnol) ; l'éperon pour l'ergot (Sabueso espagnol). ..
4) II faut éviter
aussi les analogies abusives comme le carpe bouleté, et les absurdités
anatomiques, comme « le sternum incliné en arrière et en haut » (CHIEN COURANT
PORTUGAIS), « l'os de la patte » (SABUESO ESPAGNOL) et « l'os cartilagineux de
la queue » (hovawart). ..
5) Parmi les
mots fantaisistes, on relèvera angle tibiotarsique, labidodontie et
psalidodontie (chien courant hellenique), undershot et overshot (chien nu du
mexique), endognathisme (galgo). ..
Si le chien est le meilleur ami de l'homme et si le cheval
est sa plus belle conquête, l'amalgame terminologique entre chien et cheval et
entre chien et homme n'est pas souhaitable, il tient du jargon et ne fait que
révéler l'ignorance de l'anatomie, celle de la langue, et une fâcheuse tendance
à l'anthropomorphisme. Dans ce dernier registre, n'est-il pas significatif que
des mots aussi caractéristiques du chien que griffe et gueule ne soient jamais
utilisés mais que babine, de connotation moins "agressive", revienne
assez souvent ?
|